Eclosion est un triptyque, trois épisodes dans la vie d’un homme.
Un enfant fait la rencontre de 3 jumelles inquiétantes qui dévoilent ses secrets les plus intimes, qu’un insecte connait et leur révèle sous la torture. Une jeune fille cherche refuge chez sa tante paraplégique vivant à l’écart du monde, en compagnie de son fils et d’un cheval, dans une petite maison perdue au milieu des étangs. Deux militaires parachutés en pleine campagne se baignent dans l’eau tiède d’un étang. Pas loin, des oiseaux tournoient au dessus du cadavre d’un cheval.
Premier livre de Gaspard Ryelandt, Eclosion est un récit sensuel et parfois violent. Ses protagonistes, poussés hors du cadre restreint et confortable d’une vie sans surprise, y découvrent la cruauté, le trouble érotique et l’abandon à la volupté, apparitions inespérées d’un ailleurs. Dans l’univers de Gaspard, faune et flore sont porteuses de vérité, révèlent la faible connaissance du monde et de notre part obscure.
Le dessin de Gaspard Ryelandt est rehaussé d’un lavis coloré, une bichromie qui convient bien à la restitution d’expériences sensorielles qui sont le coeur du récit : le vent dans les herbes, l’irisation d’une surface d’eau, le bruit d’un avion en altitude y sont des acteurs importants. La nature sauvage crée une dimension parallèle, une parenthèse hors du temps, qui connecte entre eux les trois récits. Les protagonistes de ces 3 histoires s’y frôlent dans un espace-temps sans repères, une cachette hors du monde, un lieu où l’on peut à nouveau ressentir.
Auteur et illustrateur de Éclosion
Les Schtroumpfs, T.28 La grande Schtroumpfette
La Schtroumpfette a la sensation que si tout le monde l'adore, elle n'est en revanche pas prise au sérieux. Pour lui donner l'occasion de s'affirmer,…
Éric Derkenne a fait du visage le théâtre de ses précises opérations.Jour après jour cerné de lignes ombrageuses, le siège du combat se disloque en de sombres cavités. Les yeux, les oreilles, les narines, la bouche sont autant de gouffres que l'artiste sonde inlassablement et qui emportent celui qui les scrute dans des tourbillons vertigineux. Les têtes prennent corps et dans ce bataillon de figures totémiques, chaque soldat se distingue grâce à une infinité de détails graphiques.Parti d'un bigbang de formes colorées et isolées dans l'espace, Éric Derkenne a mis en place au fil des ans une méthode précise et immuable, un réseau de circonvolutions de cercles et de serpentins qui envahit la feuille blanche, donnant naissance à d'énigmatiques portraits. Tel une « dentellière du stylo à bille », il s'est abîmé avec application dans ce lent ouvrage de tissage, d'entrelacement de lignes, ceignant sa propre image, par maints assauts répétés. À l'identité qui défaille, Éric Derkenne a répondu…