Éclipse

À PROPOS DE L'AUTRICE
Françoise Houdart

Autrice de Éclipse

Françoise Houdart est née le 22 mars 1948 à Boussu (Hainaut). Elle a passé son enfance au milieu des terrils. Petite-fille de mineur, elle a, comme il se doit, joué dans le charbon les plus beaux jeux de son enfance. D'ailleurs, sa maison s'ouvre sur la ligne des terrils qui ceinturent le Borinage, verdoyants au beau temps, gris-bleutés en hiver.Mariée à Renild Thiébaut, architecte, elle a trois enfants.Elle enseigne l'allemand à l'École normale provinciale de Mons. La culture allemande la retient beaucoup. Il lui arrive de partir avec une valise et une machine à écrire au pays de Goethe pour, dans la solitude, poursuivre son oeuvre.
NOS EXPERTS EN PARLENT...
Le Carnet et les Instants

Le titre du dix-huitième livre de Françoise Houdart aux Éditions Luce Wilquin, Éclipse, peut paraître commun, de prime abord. Pourtant, au fil des lignes, il déploie sa richesse symbolique et polysémique. Se nourrit de l’investigation sur la vie (intérieure) de Mado Simoni, femme ordinaire, évaporée sans donner d’explications, une nuit de conjonction astrale sidérante, dite de « lune rouge » ou « lune de sang ». Cette disparition confronte Sacha, le compagnon de Mado, à d’infinies questions, le plonge dans les affres de la douleur, de la déraison (qui est fièvre et non folie) ; le met face à une évidence, dévorante : sa femme est une inconnue pour lui. Que sait-il d’elle ? De ses abîmes ? Et surtout : qu’en ignore-t-il ?Telle…


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La lecture des premières lignes du nouveau roman de Sylvie Godefroid nous plonge dans l’univers profondément cruel où Hope a grandi. Elle est née avec une neurofibromatose de type 1, entendez une tumeur inopérable qui lui « bouffe » le visage et effraie les regards qui se posent sur elle. Hope a été abandonnée par ses parents et n’a pas reçu d’affection. Elle n’en ressent pas pour elle ou pour le genre humain. Pétrie par la haine et le mépris qu’elle éprouve pour elle-même et pour les autres, elle a décidé de se suicider le jour de ses quarante-et-un ans, en tuant dans la foulée dix personnes de son choix. Présentée comme ça, l’héroïne peut susciter le rejet du lecteur, mais c’est sans compter sur la finesse de l’auteure qui nous invite à comprendre comment Hope en est arrivée là. J’ai grandi comme une mauvaise herbe dans le jardin d’une humanité qui n’avait pas de place pour ma singularité, j’ai courbé l’échine, recroquevillé la tête dans les épaules, baissé les yeux au sol qui rougissait rien qu’à croiser mon regard d’animal sauvage. Personne n’est outillé pour endurer ce que j’ai traversé. […] Eh non, la maturité n’aide pas à mieux gérer le rejet universel. On ne s’habitue jamais. On vous ment quand on vous dit qu’avec le temps, tout s’en va. Foutaise ! Avec le temps, ce qui fait mal fait encore plus mal. Votre regard appuyé, votre souffle dégoûté me transpercent toujours la poitrine au quotidien. N’importe qui en deviendrait mauvais […] La vie m’a tuée. Je suis morte de n’avoir pas su vivre. Le récit est présenté comme le journal intime de Hope. Dans le premier chapitre, celle-ci nous présente un bref résumé de sa vie, puis son projet de suicide aux accents terroristes. Dans chaque chapitre suivant, elle présente tour à tour les dix personnes qu’elle a sélectionnées pour les emmener avec elle le jour de ses quarante-et-un ans. On pourrait s’attendre à ce qu’elle choisisse des personnes mauvaises, qui ont accompli des actions peu honnêtes, mais non, Hope choisit des personnes comme vous et moi, des personnes imparfaites, avec leurs qualités, mais aussi leurs lâchetés, leurs regrets et leurs blessures.…

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