Le hasard n’a pas été aboli. Dans ce nouveau recueil, Jack Keguenne met en réflexion la pose du poète. 612 fois, il le place en bonne ou mauvaise posture, s’amuse à l’observer du coin de l’œil, au quotidien et au travail, dans son combat sans fin pour la beauté. Chaque texte est un poème, une scène, une microfiction concentrée sur l’instant en suspens. Le titre du recueil, Échantillon d’imposture, n’est peut-être pas à prendre au pied de la lettre. Sans doute est-ce une adresse à l’attention vive du lecteur. Avec clarté, précision, finesse et brio, Jack Keguenne entrechoque le sublime et le trivial pour faire surgir des étincelles et prouve que la poésie, l’air de rien, pense plus que la métaphysique.
Auteur de Échantillon d'imposture : proses brèves
Voilà bien quatre décennies que Jack Keguenne, ce bourlingueur de l’écriture visuelle regardée en miroir – graphie pour graphisme –, ce dérouilleur des mots – écrits au petit bonheur la chance –, éparpille, disloque, dézingue le quotidien des jours. Il agit sans s’assagir, en écrivant ardent, en écrivain éruptif, en « concubin des dictionnaires », en poète colocataire des lettres, celles qui forment des alphabets indociles et rétifs, « une broderie de lettres qui fait tissu de sens », plutôt que celles qui s’inscrivent dans les actes notariés des institutions.Aussi l’attend-on toujours au tournant, se disant que chez lui on trouvera, une fois la moisson et les tempêtes passées, une cargaison de poèmes où…