A la fin des années 1870, au nord de l’Union, la bourgade de Brasstone est en pleine expansion industrielle. Angus Lothrop la dirige d’une main de fer tandis que la secte religieuse locale attend impatiemment le retour du Messie sur terre. Lothrop, alias Brokenface, attend lui aussi un visiteur. L’arrivée d’un inspecteur est annoncée par Washington. Brokenface devra rendre compte de sa gestion et camoufler ses malversations au regard de l’inspecteur Manson. Pour les fanatiques religieux, Manson et le nouveau Messie ne font qu’un et l’inspecteur ne demande qu’à le croire. A Brasstone, tout le monde participe à la promesse de renouveau : les malheureux Indiens pacifiés, relégués dans les bas-fonds de la cité, la misérable communauté chinoiseque la construction du chemin de fer a laissée pour compte, Mary-Mag l’accorte serveuse du bar Paradisio. Un western biblique, une relecture ironique et tendancieuse des Evangiles, un premier album pour Jean-Marc Dubois.
Auteur de Ecce Homo
D’autres albums suivront, dont une collaboration soutenue avec les Éditions Glénat au tout début des années deux mille où Étienne Schréder publiera deux albums comme auteur et un comme scénariste, tous dans la collection « Carrément BD ». Initié par Le Vol d’Icare en 2003, ce passage remarqué chez Glénat s’achève avec une relecture du travail de Mary Shelley, auteure de Frankenstein, dans Mary pour une nuit de novembre. Le style d’Étienne Schréder doit beaucoup à la ligne claire chère à Hergé, mais en trouvant une voie personnelle vers la lisibilité. Ses storyboards poussés donnent à lire des histoires fluides, à la narration limpide.
En 2008, après plus de deux ans de gestation (et quinze ans de mûrissement) paraît le livre qui va révéler Étienne Schréder au grand public. Amères Saisons raconte la descente aux enfers de l’auteur. Ce livre autobiographique sur l’alcoolisme — et sur la volonté d’en sortir ! — aura un retentissement important et constituera le premier témoignage du genre en bande dessinée. Au départ, il s’agit d’un texte littéraire que Schréder transpose en bande dessinée avec brio sur le conseil de son éditeur (Casterman) et de ses amis. Actuellement, Schréder travaille sur un projet de fiction intégrant un domaine qu’il connaît bien : le travail de nègre en bande dessinée. (T.B.)
Illustrateur de Ecce Homo
Depuis son enfance fortement marquée par la ligne claire et « l’école de Marcinelle » , Jm Dubois n’a jamais cessé de vouloir faire de la bande dessinée.
Après un passage à L’ULB puis au cours préparatoire de l’Institut Saint-Luc de Bruxelles, il s’oriente vers la BD à l’ERG où il fréquente le cours d’Alain Goffin. Son diplôme en poche, il participera au collectif « 31, Place de Brouckère » se déroulant à l’hôtel Métropole de Bruxelles et réalisé par les élèves issus du cours d’ALAIN Goffin. Le planches de ce recueil seront exposées au Festival d’Angoulême de 1994.
Un peu plus tard, il collabore avec Alain Goffin, au sein de son studio, à la réalisation de nombreuses bandes dessinées et illustrations publicitaires et/ou commerciales. Il participe notamment au dernier album d’Alain Goffin, Northreed Project paru aux éditions Dargaud.
Plus tard, la rencontre et le travail avec Etienne Schréder lui permettront d'expérimenter d'autres techniques comme la couleur directe, l'acrylique et le noir et blanc. C’est ainsi qu’après la mise en couleur du Crocodile enchaîné et La Rose des Gueux de Schréder, Ecce Homo, paru aux éditions Glénat, sera le fruit de leur collaboration, Dubois au dessin et Schréder au scénario.
Depuis 2000, Jean-Marc Dubois pratique la retouche photo dans la publicité et la communication. Il collabore aussi avec la photographe Dina Köttgen.
Vienne, 1907. Le peintre Gustav Klimt rend visite aux époux Bloch-Bauer. Ferdinand demande alors à Gustav de réaliser le portrait de sa femme, Adèle ; requête entraînant un flashback. Six ans auparavant, alors que Klimt essuyait des critiques acerbes au sujet de son œuvre La Médecine , il a rencontré ce couple, admirateur de son génie et dont la femme l’a prié de lui ouvrir les portes de son atelier. Au même moment, l’artiste recevait en rêve l’inspiration pour son prochain tableau. C’est par ce prisme que l’on entre dans l’univers de l’artiste : son atelier, ses modèles, sa mère, sa compagne, Émilie, mais aussi ses rêves, ses angoisses, ses sources d’inspiration en somme. L’histoire narrée en bande dessinée par Cornette et Marc-Renier est une tranche de vie, prétexte à l’évocation du peintre, de son style, de son époque et de l’avant-gardisme dont il y faisait preuve. L’idée est en effet plus de mettre en avant ses particularités que de réaliser sa biographie. Le récit est assez simple et aurait peu d’intérêt sans l’aspect « inspiré de faits réels », mais n’en est pas moins cohérent et bien rythmé.Les dessins sont soigneusement détaillés. Le rendu est classique, avec un crayonné assez fort accentuant les sujets principaux. Les travaux de Klimt évoqués sont réinterprétés plutôt que cités et le résultat est réussi et efficace : le redesign des œuvres permet une intégration fluide dans les cases tout en invitant à les découvrir sous un angle neuf.Le récit principal est suivi d’un court cahier didactique sur Gustav Klimt. Il complète la bande dessinée en développant quelques sujets qu’elle évoque. On y voit notamment des reproductions des œuvres évoquées dans l’album. Ainsi, le lecteur a à portée de main de quoi satisfaire sa curiosité, titillée par l’histoire racontée en images et phylactères.La bande dessinée Klimt est une introduction sympathique à l’œuvre de l’artiste. Les connaisseurs n’apprendront probablement pas grand-chose, là où les néophytes apprécieront l’accessibilité du propos et les informations proposées en fin d’ouvrage. Les visuels soignés plairont aux amateurs de bande dessinée traditionnelle, alors que l’histoire…