Peut-on se soustraite de quelque manière que ce soit à cette tension permanente entre l’ici et maintenant de tous les instants et cette attente toujours indéterminé désignant ce qui ne peut être nommé qui sous-tend le besoin de transcender tout ce qui du réel s’impose comme une nécessité de se porter au-delà de soi-même ? La poésie interroge ici non pas quelque espoir frustré ou désuet, mais le recours à cette tension qui fait vivre afin de s’accorder au mouvement de la vie sans faire pour autant appel aux fabulations bien agencées que propose l’époque.
Auteur de D’un pas déviant
Les rivages poétiques auxquels Pierre-Yves Soucy accoste dans son dernier recueil se singularisent par une géographie de l’attente et de la promesse. L’œuvre poétique qu’il construit ne cesse d’approfondir l’espace d’un verbe à venir au sens où Blanchot parlait du livre à venir. Le recueil D’un pas déviant. Fragments de l’attente met en abyme le pouvoir des mots, leur impouvoir aussi, dans une langue qui sécrète ses conditions de possibilité. Les territoires qu’il arpente sont ceux du verbe et de son avant (la partie « Ce qu’il y a toujours… avant les mots »), ceux du temps, d’un réel en suspens dont Pierre-Yves Soucy capte le double phénomène d’apparition et de dissipation. La langue est au diapason de cette phénoménologie du surgissement…
Ma dernière cendre sera plus chaude que leurs vie… Ce premier exergue ouvre le recueil Incandescence…
Le paradoxe Sylvie Godefroid !Personnalité en vue du microcosme, elle se distingue…