Otto Ganz est un poète rare. Capable en deux lignes de nous entraîner, mine de rien, dans ses abîmes, dans ses délires ou dans ses visions paradoxales. On le sait : ouvrir un livre d’Otto Ganz est à chaque fois une expérience forte, une visite de labyrinthe. Une visite d’un monde circulaire où l’on se cognera trente-six fois à des murs mal éclairés. Où l’on perdrait son temps à chercher un fil d’Ariane. Où il nous faut accepter d’avancer par sauts. Petits bonds de grenouille. Comme si Otto Ganz inventait le chemin au fur et à mesure. De pensées en pensées. De paroles en paroles. C’est que, pour Otto Ganz, il est essentiel d’aller à l’essentiel. D’écrire l’essentiel. Pas question dès lors de prendre du temps…