Auteur de Doule au service de Madame
Né à Mont-sur-Marchienne le 1er mai 1920, dans une famille de trois enfants. Humanités gréco-latines au collège des Jésuites de Charleroi où je passe mon temps à rêver sur mon banc, sauf aux cours de mathématique et de flamand où je m'exerce au tir à la sarbacane. Influence très grande du scoutisme où je noue des amitiés durables et qui me permet de fuir dans la nature la maison de ville où mon père tient une pharmacie.À dix ans, inspiré par une rame de papier blanc que je trouve dans un tiroir, j'écris mon premier roman (5 pages), inspiré lui-même des romans que je dévore depuis l'âge de cinq ans. Puis, je dépose la plume et ne songerai pas à la reprendre avant ma vingt-huitième année.Études de philologie classique aux Facultés universitaires de Namur, puis à Louvain où je rencontre ma future femme, une compagne de cours. Mémoire sur la musicalité de la phrase grecque. Grâce à ce mémoire, je deviens lauréat du Concours national des bourses de voyages d'étude, qui me donne droit à huit mois de séjour à l'étranger. Comme j'ai déjà commencé à enseigner, à Bruxelles, puis à Huy, j'obtiens la permission de scinder le séjour et de l'effectuer au cours des vacances scolaires. Je séjourne à Londres, Paris, Florence, fermement résolu à étudier l'art ancien et exclusivement fasciné par l'art moderne que je découvre avec passion. Fatigué d'attendre le travail sur l'art antique que je reporte d'année en année, le Ministère compétent me liquide le solde de ma bourse sans me demander de comptes.De 1948 à 1963, j'écris une demi-douzaine de romans que je présente timidement à des éditeurs parisiens et que je rentre aussitôt dans le tiroir quand je sens une résistance. Luc Estang et François-Régis Bastide, lecteurs aux éditions du Seuil, m'invitent à Paris et m'encouragent. Franz Weyergans, qui aime ce que je fais, me présente à Jean-Claude Renard, directeur parisien aux éditions Casterman, qui édite aussitôt mon premier roman, L'homme brun.Entre-temps, Françoise Mallet-Joris, qui a lu le roman, le fait accepter par Julliard, mais j'ai déjà signé avec Casterman. Après L'écluse de novembre, Casterman renonce à sa collection littéraire et je passe à la Renaissance du Livre.Retraité de l'enseignement, où j'ai fait une très heureuse carrière, je partage mon temps entre ma femme, mes quatre enfants, mes petits-enfants, l'écriture et des cycles de conférences sur la peinture moderne. Je consacre aussi une partie de mes loisirs à caresser mes chats et les chiens du quartier.Depuis qu'il n'enseigne plus, Jacques Henrard peut s'adonner librement à ses divers talents de poète, essayiste, critique et romancier.Son oeuvre désormais est marquée plus encore par un profond désir d'unir deux quêtes essentielles : celle de l'âme de sa ville, Huy, et celle de la beauté, telle qu'elle se manifeste sous divers aspects, dans les arts plastiques. De là, entre autres, sont nés de grands spectacles mettant en oeuvre toutes les ressources de l'expression et soutenus par des textes à la fois très riches et tout à fait adaptés aux exigences de l'oralité. Cette dernière qualité, qui montre que l'auteur a pratiqué le théâtre avec succès, se retrouve dans un dernier roman sous forme de feuilleton passé sur les ondes de la R.T.B.F. De nouveau, se retrouvent la simplicité du langage parlé et la profondeur dans la façon de traiter le sujet.