Et si la littérature retrouvait la voie de la politique, ou l’inverse ?
C’est là toute la quête d’un personnage hors du commun qui se distingue par un physique exceptionnel…
Sur sa route il croisera Mitterrand et l’écrivain JB, l’énigmatique Philippe, un professeur de lycée passionné, et même un certain De Gaulle, bien loin des représentations habituelles de l’Histoire.
Une maison d’écrivain en Bourgogne, une autre perdue au milieu des bois, une histoire d’amour, l’arrière-salle de café où se refait le monde, une exploration inédite de la différence… traversent ce roman singulier, qui consacre, à nouveau, ceux que notre siècle a rangés au magasin des accessoires et qu’on appelait les écrivains.
Auteur de Dommage qu’elle soit si grosse…
Claude Froidmont est né en 1961 à Rocourt, près de Liège. Romaniste de formation, il vit, aujourd’hui, en Gironde, où il enseigne les « Lettres ».
Il a publié Chez Mauriac à Malagar aux Impressions Nouvelles et Perversus ou l’hisoire d’un imprimeur liégeois au temps des lumières chez Weyrich.
Bernard est obèse, adipeux, gorgé de graisse, « comme un énorme beignet trempant dans son huile avant d’être abondamment sucré dans l’assiette ». Cette caractéristique physique s’est imposée à lui dès son enfance, a été gonflée par les soins culinaires maternels, a nourri les moqueries de ses camarades de classe et les regards avides des inconnus, a englouti ses velléités de se frotter au monde. La réclusion s’est rapidement profilée comme le salut possible, entre les murs de sa chambre du vivant de ses parents d’abord, dans une maison au milieu des arbres (dont la boîte aux lettres se situe à un kilomètre, toujours parcouru en quad) ensuite. À l’abri, il s’adonne à ses péchés mignons : la nourriture, en chair et en lettres. Car le narrateur…
En janvier 1943, Justine, étudiante en physique à Grenoble, rentre pour le weekend chez ses parents. Dans le train qui l’y emmène, les claquements de la porte du cabinet de toilette la poussent à quitter son compartiment et à s’enhardir vers le lieu ; elle y découvre un bébé. Elle cherche une explication dans la cabine, puis à l’intérieur du couffin, soulève prudemment la couverture et trouve une paire de chaussons d’un blanc immaculé, un biberon en verre surmonté d’une tête en caoutchouc de bonne qualité et, dépassant légèrement de sous l’oreiller sur lequel repose la tête de l’enfant, un livre à la couverture en cuir marron clair. Elle écourtera son voyage, débarquant en urgence pour les soins du bambin dans un bar d’Aix-les-Bains et, tout en même temps, dans la vie de Leonardo Minelli. Lui, elle et la petite Blanche, le trio qui permettra le couple quelques années durant et qui volera ensuite avec fracas tant le rôle de figurant paternel ne correspond pas au roman familial idéal du père adoptif. Les lectures se multiplient, le romanesque des vies se saisit, Blanche rencontre Émile, son Gatsby le magnifique mais lui, « il ne lit pas, est-ce clair ? ». Les évènements se cumulent, Cécile voit le jour, ensuite Jean. Le livre se transmet, se classe parmi les contes. Jean, le désormais Savoyard à Paris, devient « la bonne raison » d’Alice. Les possibles du livre familial se restaurent, prennent des allures nouvelles, une valeur inestimable. Léa et Sasha s’ajoutent à cette fable. Les pages de Blanche d’alors révèleront des possibles romanesques dont chaque lecteur est le détenteur des secrets.Une fresque sur quatre générations, une histoire de transmission, d’horizons, de rôle actif du lecteur, ce « créateur » du texte par son interprétation, ses connaissances propres et la conscience de lui-même. Des histoires évènementielles narrées où le « livre des possibles » se fait objet itératif, lui qui n’aura de cesse de s’écrire à mesure que la lecture se poursuit. Ce livre se réserve le droit de changer de contenu, de se contredire, d’être incomplet, de ne pas terminer ses phrases, de se moquer de tout, de changer de titre, d’auteur, de maison d’édition, de nombre de pages, de format, de couverture, d’illustrations et de tout ce qu’il jugera bon de modifier. Il décline toute responsabilité en cas d’inconfort du lecteur, d’inadéquation à ses attentes, de préjudice fait à sa sensibilité ou de malaise cardiaque. Dans ce Livre des possibles , l’autrice use de la personnification, dans le style et le contenu, ses procédés stylistiques donnent vie aux motifs de la famille, des liens, des attendus et des rôles assumés ou non. Avec une plume réaliste teintée d’un fantastique insolite, la romancière Véronique Sels offre, avec sensibilité et pointe d’humour, un récit qui célèbre l’acte créatif qu’est la lecture.…