Auteur de Derrière moi
Bérengère Deprez est née à Bruxelles en 1960 et y vit. Elle a fait des études de lettres et de journalisme et partage aujourd’hui ses activités entre l’édition scientifique, l’édition littéraire, la recherche en littérature et l’écriture.Docteur en lettres (Université de Louvain), spécialiste de Marguerite Yourcenar, elle a publié à ce jour une trentaine d’articles concernant des aspects divers de son œuvre et édité deux volumes collectifs et deux essais sur l’écrivaine, le premier en français, le second en anglais. En 2007, grâce à une bourse Fulbright, elle est partie à Harvard University étudier les relations de Marguerite Yourcenar avec les États-Unis, notamment par l’analyse des archives de l’écrivaine (Houghton Library) et de la riche bibliothèque de sa maison dans le Maine.
Bérengère Deprez est parmi les sept fondateurs des Éditions Quadrature, qui publient exclusivement des nouvelles au rythme de quatre recueils par an.
Monsieur Satie : L'homme qui avait un petit piano dans la tête
Pour découvrir l'oeuvre d'Erik Satie à travers une histoire et des extraits des plus célèbres pièces du compositeur. Mélancolique et triste à souhait, cet album-CD n’en est pas moins magnifique. Parler d’Erik Satie - le solitaire, le marginal, l’excentrique souvent incompris -impliquait un ton décalé, gentiment moqueur et grinçant, que rend très bien la voix du récitant François Morel (qui doit sa célébrité, rappelons-le, à l’émission télévisée des Deschiens sur Canal +). Ce n’est pas une araignée au plafond mais juste un petit piano que Monsieur Satie a dans la tête. Les notes de musique y trottent, y vagabondent sans relâche. Il est audacieux, anticonformiste, se moque du wagnérisme et des vaniteux. De son cœur s’échappent des mélodies simples pour rêveurs et poètes, un public qui lui ressemble. « Monsieur Satie parle parfois à la lune. » Et parfois aussi, « Monsieur Satie met son smoking pour écrire une partition. » Il compose, explore, mélange les genres au risque d’être méprisé. Certains l’admirent cependant, comme Cocteau ou Picasso. L’illustratrice Elodie Nouhen évoque bien l’esprit des surréalistes et la solitude du petit monsieur perdu dans le tourbillon des notes. Touches de piano, métronome, partitions…sont surdimensionnés par rapport au musicien qui ne semble pas plus haut que trois chapeaux. Ce que Raymond Lulle appelait « la tristesse par surabondance de pensée » s’applique…
Tout commence sans crier gare, par une attente longue de promesses. Neuf mois dans la pénombre…