Claquer la porte ou partir sur la pointe des pieds, franchir le sas, allumer les propulseurs. Couper le GPS. Mettre le cap sur l’inconnu. Éprouver le vertige et l’apesanteur, mais déjà, le décompte est lancé. Dix, neuf, huit, sept, six… Pour Gina, Ito, Nawel, Julien, il n’y aura pas de retour en arrière.
Dernière escale avant la lune propose un caléidoscope de femmes et d’hommes qui face à l’adversité, vacillent et résistent, doutent mais s’insurgent. L’autrice plonge dans l’intimité de ses personnages pour révéler ce qui les tient debout : une sourde obstination à ne pas se laisser enfermer et à reprendre leur chemin. Ailleurs.
Autrice de Dernière escale avant la lune
Née le 9 juillet 1981 à Woluwé-Saint-Lambert.
Licence en Droit, UCL, Louvain-la-Neuve. Théâtre, Conservatoire royal, Mons.
On dit de moi que je traite de thématiques graves mais avec beaucoup d'humour. Debout! aborde le décès d'un enfant. La gueule à l'envers évoque les gueules cassées de la guerre 14-18. Quand j'écris, je pense beaucoup au plaisir de dire, au plaisir de jouer. Je n'ai pas encore de méthode de travail bien établie, mais jusqu'à présent, il y a toujours une étape de travail où je fais appel à un autre auteur pour m'aider à dépasser un obstacle que je n'arrive pas à franchir. Lauréate d'une Bourse de la Fédération Wallonie-Bruxelles - Découverte, 2013 Lauréate d'une Bourse de la Fédération Wallonie-Bruxelles - Aide au projet, 2022Il est des jours où l’on est porté à croire que les genres de la nouvelle et du roman n’ont jamais été aussi proches qu’ils ne le sont aujourd’hui. Des romanciers nous livrent des récits juxtaposés, guidés par leur économie propre, lisibles séparément, alors que des nouvellistes prennent soin de nous offrir des recueils dont les textes sont savamment reliés, voire animés de personnages ou de faits communs. Dans tous les cas, l’on perçoit que la tension qui anime les supports visuels et les canaux de communication modernes gagne aussi une partie de la production littéraire, avec des effets de qualité inégale. Cela se manifeste dans la dynamique des textes, le souci de l’accroche, l’attention donnée au plaisir de la lecture qui trouvent une terreau de choix dans…
C'est une sorte de conte philosophique qui commence par l'évocation d'un vieillard,…
La littérature serait-elle le meilleur moyen de découvrir une région ? Comment percevoir autrement l’esprit d’un lieu qu’à travers la perception intime qu’en donne un écrivain ? Les éditions Magellan & Cie ont répondu avec conviction à ces questions en imaginant leur collection « Miniatures », qui vient de consacrer un de ses derniers titres à la Belgique.« Alors que la mondialisation des échanges progresse, que le monde devient un pour tous, des mondes-miniatures s’imposent, des pays et des régions entières affirment leur identité, revendiquent leur histoire ou leur langue, réinvestissent pleinement leur espace. Quoi de plus parlant qu’une miniature, la nouvelle, pour lever le voile sur ce monde-là, celui d’une diversité infinie et porteuse d’espoir ? », voilà en quelques mots comment l’éditeur, Pierre Astier, présente cette initiative qui a déjà publié une quarantaine de titres aussi variés que ceux consacrés à Cuba, Haïti, Montréal, le Liban, le Mali, le Congo, la Corse ou la Bretagne, la Catalogne, la Serbie ou la Corée, etc. Lire aussi : notre recension de Nouvelles du Congo Ce recueil consacré à la Belgique a ceci de particulièrement réjouissant qu’il est le reflet du cosmopolitisme de notre petit pays, terre de passage et d’échanges, à la croisée de grandes cultures. C’est également un superbe florilège d’écritures et d’univers que nous révèlent les six auteurs de ces nouvelles : si les noms de Nadine Monfils et Patrick Delperdange ont des connotations bien francophones, ceux d’Alfredo Noriega, Aïko Solovkine, Katia Lanero Zamora et Kenan Görgün ne seraient pas a priori rangés dans un rayonnage français. Regrettons au passage qu’aucun auteur flamand ne figure au sommaire puisqu’il s’agit d’un recueil intitulé Nouvelles de Belgique . Une suggestion à glisser à l’éditeur pour un deuxième tome ! Ne boudons pas notre plaisir cependant.Si l’on retrouve sans surprise la verve osée et franchouillarde de Nadine Monfils et les ambiances lourdes, voire sombres, de Patrick Delperdange, cette fois dans la touffeur d’une forêt ardennaise, les registres d’Alfredo Noriega, Aïko Solovkine et Katia Lanero Zamora nous sont moins connus et nous réservent de belles surprises. Le premier n’a rien à envier à ses confrères latinos : il nous conte une histoire à la grande puissance imaginative entre une enfance équatorienne et des rencontres singulières dans le quartier des Marolles. Les deux textes suivants nous immergent dans des humanités en déshérence, tantôt confrontées aux restructurations, délocalisations, grèves et paysages industriels décrits avec une force visuelle rare, tantôt perdues entre deux appartenances culturelles surgies de l’exil d’une famille espagnole en pays liégeois. Si Solovkine nous confronte à la brutalité sociale, la nouvelle de Katia Lanero Zamora nous émeut par une dignité familiale retrouvée. Nous partageons le choix de l’éditeur s’il a voulu nous réserver le meilleur pour la fin : dans « Résurrection de Cyrano », Kenan Görgün met en scène deux frères turcs établis en Belgique. Ils y ont développé deux visions opposées de la vie professionnelle, de la vie tout court et de l’engagement, alors que du temps de leur jeunesse, ils se retrouvaient à l’unisson dans les…