Composé de cinquante fragments divisés en quatre parties, ce livre de poésie tente de cerner la part sensible qui relève du rapport qu’entretient le corps avec tout ce qui le relie et le marque profondément dès lors que son attention la plus vive se voit sollicitée. Ces textes répondent aux mots du poète et peintre chinois contemporain, Mang Ke : « Non nous n’avons rien dit / Rien que le langage de la chair ». Ces quatre suites poétiques témoignent du déroulé et de la fugacité des gestes touchant le corps, lesquels précipitent des impressions si fortes que leurs portées imprévues rejoignent les profondeurs de la vie et déchaînent l’imaginaire. En ces instants furtifs ce qui prend forme et s’enroule dans le silence appelle sa représentation. Les corps coexistants s’y trouvent perturbés. Pris dans le dialogue de leurs proximités, leurs effleurements intimes faits de gestes si habituels, devenus si proche par leurs reprises, viendront rejoindre et surprendre la candeur d’accords inconnues ouvrant à l’inouï ; et à l’éveil des désirs qui se voient associés au plus vif du vouloir-vivre.
Auteur de De si près, l’ici du corps
S’ouvrant sur une citation du poète et peintre chinois Mang Ke — « Non nous n’avons rien dit / Rien que le langage de la chair » —, laquelle citation brille comme un portique éclairant la « Stimmung » du recueil, De si près, l’ici du corps déroule une partition poétique en quatre parties. L’expérience poétique que Pierre-Yves Soucy élabore au fil d’une œuvre d’une haute tenue s’enracine dans le trouble d’un sensible qui éveille la chair à ses possibles, à sa rencontre avec l’autre comme avec ses propres vertiges. L’horizon sous lequel se tient la pensée poétique de Pierre-Yves Soucy a pour dessein l’exploration d’une sensation originaire, du chiasme merleau-pontyen du senti et du sentant que l’auteur prolonge…
L’œuvre de Christian Hubin, exclusivement vouée à la poésie et à la réflexion sur celle-ci, traverse…