Croquis de rue

RÉSUMÉ

Il fut un jour demandé à Irène Hamoir de rédiger pour le quotidien Le Soir de Bruxelles un billet d’humeur, ou d’humour. Parfois le sujet en était déterminé par l’actualité, parfois par le rythme des saisons, le plus souvent la rédactrice était libre de sa plume. Voici ces billets retrouvés, voici revivre une époque où l’on parlait des spoutniks et de M. Gallup, où le tramway vous emmenait visiter l’Atomium à l’Expo de 58, où la Belgique achetait encore des billets à la Loterie Coloniale, où les policiers prenaient des gants (blancs) pour vous emmener au poste, où Bruxelles était déjà la proie des démolisseurs. Ici graines d’aphorismes et pointes d’humour percent avec malice, pour le plus grand plaisir du lecteur d’alors et d’aujourd’hui.

À PROPOS DE L'AUTEUR
Irène Hamoir (Irine)

Auteur de Croquis de rue

Née en 1906 à Bruxelles (Saint-Gilles), Irène Hamoir a dix-huit ans lorsqu’elle est engagée comme secrétaire dans une tannerie-teinturerie. Militante socialiste, elle prend, par ailleurs, des cours du soir de journalisme et fait la connaissance du peintre Marc Eemans qui collabore à la revue Distances, créée par le groupe surréaliste bruxellois. La jeune secrétaire s’intégrera rapidement au groupe surréaliste : elle rencontre Louis Scutenaire lors d’une soirée chez Marcel Lecomte et, plus tard, se liera avec Paul Nougé, René Magritte, André Souris, ELT Mesens et Paul Colinet. En 1930, après un séjour à Paris et un voyage en Espagne, elle épouse Louis Scutenaire. Le couple s’installera rue de Luzerne. Tout en travaillant à la Cour Internationale de Justice, Irène Hamoir devient progressivement une importante figure du surréalisme belge : elle participe à l’Exposition internationale du surréalisme de La Louvière en 1935, collabore aux deux numéros de L’Invention collective et est le sujet d’un portrait de Magritte en 1936. En 1940, à l’approche de l’armée allemande, le couple Hamoir-Scutenaire, accompagné de René Magritte et Raoul Ubac, quitte Bruxelles pour se réfugier à Carcassone. Ils y rencontrent André Gide, Jean Paulhan et Gaston Gallimard. De retour en Belgique, alors qu’elle occupe un poste important à la Banque Nationale, sa carrière littéraire prend son essor. Elle publie son premier recueil de nouvelles, La Cuve infernale, entre à la rédaction du journal Le Soir et collabore à de nombreuses revues parmi lesquelles La Terre n’est pas une Vallée de Larmes, dirigée par Marcel Mariën, Les Deux Sœurs, fondée par Christian Dotremont et Le Savoir Vivre, animée par Magritte. Elle participe ensuite aux Temps Mêlés, revue créée par André Blavier et Jane Graverol avant de publier son Œuvre poétique sous le nom d’ « Irine » et son premier roman, Boulevard Jacqmain, où apparaissent de nombreux surréalistes bruxellois reconnaissables derrière leurs surnoms (« Gritto » pour Magritte, par exemple). Elle poursuit son écriture poétique et préface des catalogues d’expositions comme la rétrospective René Magritte et le surréalisme en Belgique qui s’est tenue au Musée des Beaux-Arts de Bruxelles (préface qu’elle signera avec son mari, Louis Scutenaire). Rassemblés par Tom Gutt dans le recueil Corne de Brume en 1976 et marqués par un humour propre aux surréalistes, ses poèmes connaîtront un véritable écho. Irène Hamoir décède en 1994. Deux ans plus tôt paraissaient Croquis de rue, regroupant l’ensemble de ses chroniques pour Le Soir.

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