La méthode n’a pas changé. Les mots, je les fais souffrir, rire, frire, pleurnicher, battre des pieds, rimer à rien, se perdre, s’arrêter, péter plus haut que leur cul, se faire oublier, cavalcader à tous vents, passer l’arme à gauche, que sais-je encore. L’important, c’est qu’ils amusent les phrases et la galerie.
Coup du matin coup du lapin. Parce que c’est souvent le matin que ça vient. Je ne sais pas comment, je laisse couler, c’est tout; à mon âge, je ne suis plus toujours regardant, et puis d’ailleurs, je suis myope, alors je m’approche pour voir et je m’imagine presbyte, quand j’écrirai des mots que je ne saurai plus lire, des mots que je découvrirai par la bouche de l’autre ou grâce à des verres que j’enfilerai délicatement et qui me corrigeront les mirettes.
Quand Massimo Bortolini déambule à grands pas lents dans les rues de Bruxelles, il observe et il pense. Il voit ce qui échappe aux autres et le photographie. Des phrases lui traversent l’esprit, il les note puis les épluche, les fait mijoter à feu doux avant de nous les servir brûlantes d’impertinence. À savourer sans modération avec un verre de chianti ou une bière belge.
Auteur de Coup du matin Coup du lapin
L’histoire du petit livre signé Jean-Pierre Otte , La bonne vie , qui paraît aux éditions Cactus…