Est-il vrai, comme l’écrivait Léon-Paul Fargue, il y a près de cent ans, qu’il y a « trop de livres dans les boutiques, trop de pages dans les livres, trop de phrases dans les pages, trop de lignes dans les phrases, trop de mots dans les lignes, trop de lettres dans les mots » ?
L’inquiétude de Fargue est toujours la nôtre, et elle ne cesse de s’amplifier.
Comme un rat est comme une réplique à ces angoisses, par exemples interposés : exemples de ce qui mérite d’être lu et, surtout, relu ; exemples de ce qu’il est inutile de lire ; exemples de questions qu’il importe de poser aux livres qu’on s’apprête à donner à l’impression ; exemples d’enthousiasmes et de regrets ; exemples de sujets (et d’auteurs !) à retrouver, voire à inventer. On y croisera chemin faisant Jean Paulhan, Léon-Paul Fargue et Valery Larbaud, Julien Gracq et Henri Thomas, Bernard Frank et Maurice Debroka, Jacques Borel, Michel Lafon, Jean-Benoît Puech et plusieurs autres ; des réflexions sur les vertus du livre pauvre, la fécondité des erreurs d’interprétation, l’âge des textes et des lecteurs, les plaisirs de l’allusion et la disparition des timbres-poste ; mais aussi des croquis de Grenade et de Brattleboro, car la vie est inséparable de la fréquentation des livres.
Comme un rat n’est pas une bibliothèque idéale. C’est plutôt un livre qui essaie de faire le point, sur le sens du temps qu’on passe avec les livres comme sur les mystères que les textes nous aident à ne pas toujours comprendre.
Auteur de Comme un rat
« Plus nous avançons dans une langue et plus son mystère s’épaissit. » Voici l’un des aphorismes que l’on peut glaner au fil de la déambulation à laquelle nous convie Jan Baetens, chasseur subtil de raretés – mais, une fois atteint un certain seuil de littérarité, quel livre ne devient pas un hapax ? La phrase énonce une vérité, pourtant sa limpidité formelle suffirait à en contredire le sens. Et voilà justement où se situe le charme irréductible de l’écriture de Jan Baetens : elle ose dire en toute clarté l’opacité la plus profonde des mots et des textes. Elle se fait passeuse d’énigmes en traversant d’un pas primesautier des labyrinthes qui feraient suinter d’angoisse d’autres plumes, prétendument plus sérieuses, plus stylées.
Les influences anglo-saxonnes sur les lettres françaises de 1850 à 1880
À propos du livre Cette étude voudrait retracer l'action générale des influences anglo-saxonnes sur nos Lettres françaises de Belgique, de 1850 à 1880. L'Angleterre victorienne resplendit alors; les États-Unis conquièrent leur rang, imposent leur génie ; notre littérature, elle, malgré Van Hasselt, de Coster, Pirmez, semble marquer à peine sur la carte du Réalisme international. Il semble même que des temps ingrats soient revenus pour l'art, après ces années de 1815 à 1850, dont M. Gustave Chartier, dans Le Mouvement romantique en Belgique, a entrepris de révéler tout l'intérêt, montrant le dynamisme des influences étrangères et, parmi elles, des anglo-saxonnes. C'est le destin de ces dernières que nous suivons au cours des trois décades qui nous séparent encore de la Jeune-Belgique. Nous tenterons de dire leur sens dans sa plénitude, tel que nous le démêlons de l'écheveau cosmopolite et comme nous l'a livré l'analyse d'une vie intellectuelle, où littérature, philosophie et politique…
La jouissance implique la fin de toutes les formes de travail et de contraintes. La jouissance…