Une nuit agitée pour le juge d’instruction de service. Vers 2 heures du matin, la sonnerie de son téléphone le réveille. Le procureur, de service lui aussi, l’informe qu’un homme a été retrouvé en pleine rue, dans le centre de Bruxelles, douze balles dans le corps. Les policiers, alertés par les riverains, sont sur place depuis minuit. Les ont rapidement rejoints le labo et le légiste.
La victime porte à la cheville un bracelet électronique. L’homme est un prévenu d’origine albanaise. Tentait-il de s’enfuir ? Pas de chance pour les tueurs, au nombre de quatre, l’un d’entre eux, le guetteur est identifié grâce aux caméras de surveillance. L’album photos de la Police judiciaire crache son nom et son adresse. Le guetteur est aussitôt intercepté par les enquêteurs dans un café. Il ne dit pas un mot. La loi du silence.
Pourquoi la victime qui avait bénéficié d’une mesure de détention allégée a-t-elle choisi de s’enfuir et surtout pourquoi a-t-elle été assassinée ? D’autant que le guetteur est un de ses acolytes. Une autre enquête en cours a révélé un important trafic de cocaïne, au départ du port d’Anvers. Un trafic dans lequel le de cujus était impliqué, comme celui qui avait participé à son élimination. D’après les policiers en charge de l’affaire, ce meurtre n’a aucun sens. Sur base des écoutes, on sait que tous ces malfrats s’entendaient fort bien. De la vente jusqu’au blanchiment des fonds illicites vers l’Albanie. Cette enquête avait abouti à l’arrestation de celui retrouvé percé de douze trous. L’explication ? Une seule personne la connaît. Une femme. Anhila. Son métier ? Interprète auprès des services judiciaires. C’est elle qui a assisté les policiers lors des auditions de la future victime. Une proximité dangereuse ? Et si la raison de cet inexplicable assassinat était inscrite dans le code Kanun, le code d’honneur de la mafia albanaise ? S’agirait-il d’un plan machiavélique imaginé par une femme menacée ?
Auteur de Code Kanun
Au fil des années, Michel Claise a construit une œuvre romanesque en marge de son activité de juge d’instruction en charge de la criminalité financière, toujours animé du désir de nous donner des clés de compréhension de la société contemporaine. La fiction qu’il nous donne aujourd’hui prend d’emblée un point de vue qui lui est professionnellement familier, celui de Julie Pasteur, une jeune juge réveillée une nuit de décembre vers 2 heures du matin par le procureur qui l’informe de la découverte en pleine ville d’un corps criblé de balles. Nous vivons avec elle et son équipe la journée initiale d’une enquête bien avant les premières lueurs de l’aube jusqu’à la nuit, suivant pas à pas les étapes obligées de la…