Depuis Saint-Josse dans la marche les marrons adoptent en tombant un bruit de poutres sur la route. C’est alors toute la vie qui déteint pour, avant son coma annuel, de toutes ses forces souffler sur les feuilles, transgresser les couleurs uniformes : l’automne est une procession de sens débridés, un équilibre en déroute. Et dans le cinquantenaire, la musique emboîtée dans les tympans des coureurs se lézarde dans un ronflement de verdure froissée.
Sur la gauche s’ouvre la rue Murillo que la barrière Nadar délimite ; les tringles aux vêtements comprimés en positionnent l’ouverture.
Les bâches sont une enfilade de boîtes et d’objets. Mais peut-on seulement dévisager ou connaître quelqu’un qui étale devant lui ce dont il désire se défaire ?
Entre les fringues mises en tas, les manuels scolaires, les livres de records et les quelques dits classiques, entre la vaisselle désuète, les guides touristiques, les disques compacts et les breloques kitsch : le temps est un amas de non-lieux.
Auteur de Chiner
"Un beau livre, sobre, vif, qui rend tangibles les saisons et les heures. Les illustrations d’Anne Leloup devancent ou suivent le poème avec la force sereine des empreintes." Critique de Françoise Lison dans Le courrier de l’Escaut paru en octobre 1999. Extrait : "A force de se chercher de se trouver de se perdre de rouvrir le sentier des rencontres de déplorer les malentendus les impasses de célébrer les retrouvailles ils déboucheront dans la clarté sans fin" [Source : Le site des éditions…
Le temps nous entraîne. Nous n'avons aucun recours. Pourtant, il nous offre l'avantage…