Chemin faisant

RÉSUMÉ

Voici des gens qui d’ordinaire sont écrits. Mal, le plus souvent car la désinvolture ausi a gagné l’écriture. Mais enfin, de temps à autre, on les retrouve écrits dans un journal ou alors parlés dans une radio ou télévisés sur un écran.Voici donc des gens médiatisés. En cas de rares moments, ils baissent. Le plus souvent, ils augmentent. Parfois aussi ils explosent.Car ces gens-là, personne ne s’y trompe, ne sont pas vraiment des gens, mais plutôt des chiffres. Ils n’ont pas de noms…

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À PROPOS DE L'AUTEUR
Vincent De Raeve

Auteur de Chemin faisant

Vincent De Raeve, écrivain & scénariste, né en 1970 à Ixelles. Successivement barman, serveur, bûcheron, manœuvre, ouvrier de production, ‘révolutionnaire salarié’ pour un grand syndicat, chômeur sous burn-out professionnel, responsable du Personnel d’une entreprise de travail adapté … il occupe aujourd’hui les fonctions de responsable d’un Service Interne de Prévention et de Protection des Travailleurs et de professeur invité en haute école. Heureux auprès de son épouse dans un petit village, il cogère sa tribu constituée de cinq grands ados sous testostérone, de 2 chiens, de 4 chats et d’un lapin. Dévoreur de livres et de BD, il a publié un récit de vie, L’usine, chez Couleur Livres pour lequel il reçoit le prix Condorcet-Aron. Il publie ensuite, toujours chez Couleur Livres, un autre récit de vie, Carnets d’un garde-chasse, illustré par Stephan Plottès. Sa collaboration avec Stéphan donne également naissance à un roman graphique, Assis Debout, chez Des ronds dans l’O. Vient ensuite Histoires ordinaires, destiné à un public adulte d’apprenants de la lecture, chez Weyrich. Il a également participé à plusieurs groupes d’écriture collective autour des questions du chômage, du travail, de l’emploi … dont les mots ont été publiés aux éditions du Cerisier : Paroles de chômeurs Ecrits d’inutilisés et Chemin Faisant. Vincent De Raeve parcourt à présent un chemin plus intérieur, et caresse toujours les mots à l’occasion, parce que la poésie reste l’arme ultime, et pour tâcher de respecter l’enfant émerveillé, tapi au fond de lui, comme en chacun(e) d’entre nous.

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Opérations biohardcores

Tu as 39 ans. Tu es auteurperformer, tu aimes ça, les mots à balancer sur la surface des choses, et à la face des gens, depuis quelques mois sur Facebook tu annonces des performances d’un genre hardcore, mais bio, c’est-à-dire vivant, dans la forêt, dans les étangs, dans les terrains vagues où tu nous convies à divaguer, ça a l’air fun, on ne sait pas très bien ce qui va avoir lieu, tu sors un livre intitulé Opérations biohardcores , on le lit, sur la couverture il y a ton nom: Antoine Boute, ok Antoine, on te lit et puis on se met à écrire comme toi à la deuxième personne du singulier, parce qu’en fait ton bouquin c’est un truc de chaman qui fait que le rythme reste dans la tête qui fait qu’on est porté par lui, genre contaminé, comme si en fait on allait se couvrir de feuilles rouges et jaunes en début de putréfaction dans une position qui offre le plus de contact possible avec la terre, ce qui n’est pas le plus pratique pour écrire un article qui parle de ton livre mais qui a le mérite de coller au propos, la tête pleine de ton verbe on commence donc par dire que tu t’appelles Antoine Boute et que tu viens de publier aux Petits matins à Paris un objet singulier comme toi qui es un peu un ovni et en même temps un type qui écrit. Lire aussi : Antoine, boute en train pornolettriste (…) en avant, déluge, destructurons les pensées et les actes, en avant pour l’évidence! Opérations biohardcores n’est pas ton premier livre, ta voix, on la reconnaît de loin, avec tes titres bizarres, genre S’enfonçant, spéculer , et c’est pareil dans ce livre-ci, tes noms de chapitres sont des mots qui n’ont rien à voir les uns avec les autres, si ce n’est qu’ils s’y trouvent quelque part, dans le chapitre, et que tu les as piochés comme ça, le tout rend la lecture intrigante, enfin c’est mon avis, t’es un peu barré, on se dit. Tout comme tes personnages qui sont des gens des animaux politiques d’un genre nouveau, anarcho-mégalo-organiques, ou en devenir de, comme ce type qui te ressemble qui se pète la gueule à vélo en forêt en pleine nuit puis se fait pote avec un cheval anarchiste, ou cette meuf qui fait exploser un fast food, ou ce banquier un politicien un chef d’une chaîne de télé qui plaquent tout autour d’un tournage d’un reality-show sur le biohardcore, qui restent là étalés au pied des arbres dans la forêt, ces cons, ces vrais illuminés décrochant de la vie post capitaliste, ces nouveaux révolutionnaires réfugiés amorphes dans la nature et animés du rien ou du tout qui fourmille en elle, et puis des tas de gosses dont peut-être tes mômes (qui signent d’ailleurs les derniers chapitres de ton livre), par grappes, par tribus féroces et surtout vivantes, ou bien cet élan femelle aux hormones débordantes excitée par les sons issus de la gorge d’un poète entrepreneur de pompes funèbres expérimentales. Tu as 43 ans tu es cheffe d’une entreprise offrant des services d’assistance écosexuelle aux personnes handicapées, tu es basée aux abords d’un lac suédois à eau rouge excitante, inquiétante et très utile pour arroser le gigantesque potager que tu gères de concert avec les employées, employés et clients. “Immersion sexuelle, affective et agricole dans le grand corps généreux de dame Nature”, voilà le principe de ta petite entreprise. Les assistantes et assistants sexuels qui travaillent avec toi partagent tes qualités en plus d’être drôles et diablement intelligents, c’est un plaisir que d’être client chez vous. Enfin bref un jour tu prends le soleil nue sur ta terrasse en bordure de forêt lorsque soudain tu te sens observée; d’un brusque regard vers l’arrière tu surprends une petite armée de têtes d’enfants en train de disparaître derrière un bosquet. “N’ayez pas peur, venez venez mes petits” leur dis-tu nue, mais ils préfèrent dégager. Comme tu t’es levée tu en profites pour faire un tour au potager, en chemin tu croises un client trisomique et une assistante main dans la main, hilares, il fait beau il fait chaud, l’été bat son plein les oiseaux chantent. Les tableaux d’ Opérations biohardcores sont foutraques, décalés, défoncés à l’imagination ivre, déconnante, vraiment pas débile. On n’en attendait pas moins du nouveau livre d’Antoine Boute – sauvagement, finement et de manière tout aussi barrée illustré par Chloé Schuiten. Ça se lit aux Petits matins – collection « Les grands soirs », et c’est rempli de blagues, d’audaces formelles et conceptuelles, anti-consensuelles – soyons fous, c’est ce que semble nous dire Antoine Boute, et on ne lâche pas sa proposition tant sa langue est farce, ses embardées rigolotes, ses visions démentes, et on se prend au jeu en se marrant jusqu’à la page 141 (la dernière, en fait). (…) il faut être disponibles, dans le don, dans le don prostitutionnel,…