L’enfance n’est pas qu’une période de notre existence. Elle constitue surtout cette inépuisable réserve d’impressions rétiniennes, olfactives, tactiles et sensorielles, bref sensuelles au sens le plus ample du terme, qui fondent notre mémoire et notre vision du monde. Pour les poètes, revenir à cet âge, sinon d’or, du moins brut et pur, ne consiste pas uniquement à se livrer à un exercice de nostalgie intégrale. C’est qu’alors le langage et les émotions faisaient corps, faisaient un seul corps ; mettre des mots sur les troubles et les émois, les douleurs et les plaisirs s’avère dès lors bien plus complexe que le geste banal, nostalgique, de feuilleter l’album aux souvenirs, où les images sont figées. Les parfums, les couleurs, les sons, les gestes,…
Préface de Philippe Jones À propos du livre Mélot du Dy, né à Bruxelles en 1891, mort à Rixensart en 1956,…