Bleu d'ardenne

À PROPOS DE L'AUTEUR
Carlo Bronne

Auteur de Bleu d'ardenne



Carlo Bronne naît le 29 mai 1901 à Liège. Son père, journaliste, collabore notamment au journal La justice de Georges Clemenceau. Les années d'enfance et de jeunesse du futur écrivain se dérouleront alternativement dans trois villes. Il poursuit ses études, entamées à Liège, à l'Athénée d'Ixelles puis au Lycée Carnot, à Paris; il y obtient son baccalauréat en 1919. Il effectue son service militaire en qualité d'officier de réserve à Beverloo, puis à Arlon. En 1925, Carlo Bronne est docteur en droit de l'Université de Liège. C'est à Paris qu'il effectue son stage d'avocat, fait ses débuts dans la presse en donnant quelques articles à La justice, mais c'est à Liège qu'il prête serment. Une grave maladie le contraint à une longue convalescence dans les Fagnes; il y écrit ses deux premiers recueils de poèmes : Les Fruits de cendre (1929) et Collines que j'aimais (1930). On y retrouve l'écho de sa propre souffrance et l'espoir d'une vie renouvelée par la guérison, mais aussi l'émerveillement devant la beauté de la nature. Ces plaquettes sont ses rares incursions dans le domaine de la poésie. Avant de reprendre ses activités, il publie un petit essai, L'Audience est ouverte, premier exemple d'une série de chroniques (ici judiciaires) qui jalonneront sa carrière.

En décembre 1930, Carlo Bronne est nommé juge suppléant au tribunal de première instance de Liège. Il entame une brillante ascension dans la magistrature. Il est d'abord juge de première instance à Verviers et à Liège. Après le second conflit mondial, il préside le conseil de guerre de Namur pendant sept mois. Passé conseiller à la cour d'appel de Liège, il préside la Cour militaire de Belgique. Il dirige ensuite, pendant douze ans (1948-1960), les débats de la cour d'assises de Namur jusqu'à sa nomination comme président de la cour d'appel de Liège.

L'œuvre littéraire de Carlo Bronne est abondante; elle est centrée sur l'histoire et la chronique, avec quelques détours par la fiction. Il collabore, comme son père, à La Justice de Georges Clemenceau dès 1926. Par la suite, inlassablement, il donnera des textes au Thyrse, à la Revue belge, aux Nouvelles littéraires, au Mercure de France, à la Revue générale belge, au Soir, pour ne citer qu'eux. À partir de 1965, il tiendra dans Le Figaro une chronique mensuelle sur un fait belge. L'ensemble fera l'objet d'une publication en volume en 1978 sous le titre Il a neigé sur Nevermore.

Carlo Bronne consacre plusieurs études à des figures oubliées ou secondaires. Il s'attache ainsi à Théo Beauduin, à la comtesse de Mercy-Argenteau passionnée de musique russe, au ministre Jules Van Praet, aux personnages belgo-suédois Louis de Geer et Blanche de Namur, à Joseph Lebeau, à la comtesse de Hon et à dernière marquise du château de Gaasbeek. Le chroniqueur aime se pencher tout particulièrement sur la petite histoire, sans oublier les actrices ou les danseuses. On en retrouve maints portraits finement dessinés dans des ouvrages d'ensemble comme Esquisses au crayon tendre (1942), Nouvelles Esquisses (1946), La Galerie des ancêtres (1952), Hommes de cour et femmes de tête (1958), Profils perdus, cours retrouvés (1963), Amours et aventures de l'histoire (1985). Sa passion de chroniqueur s'étend aussi à la littérature. Dans Le Promenoir des amis (1967), il évoque Virrès, Maeterlinck, Simenon ou la princesse Bibesco, ainsi que Valéry, Bernanos au Brésil, Lermontov au Congo ou Wilde et Verlaine en prison. De même, Proust, Balzac, Cocteau ou Jehan Rictus se croisent dans Les Roses de cire (1972). On doit aussi à Carlo Bronne la publication de la correspondance Gide-Rilke-Verhaeren.

Cet esprit curieux de tout, d'une extraordinaire érudition, d'une haute exigence intellectuelle, consacre une étude fouillée à Napoléon (Les Abeilles du manteau, 1939), se lance sur la trace des Pèlerinages littéraires d'Arlon à Damme-en-Flandre (1944), ce qui lui donne l'occasion de rappeler la présence en nos contrées de Stendhal ou d'Érasme. Notre histoire nationale lui inspire une biographie, Léopold Ier et son temps, qui fait encore autorité. Paru en 1942, il a connu plusieurs rééditions et une traduction néerlandaise. L'Amalgame, publié en 1948, étudie la Belgique entre 1814 et 1830. Avec Albert Ier le roi sans terre, Carlo Bronne donne en 1965 une étude qui lui a demandé près de dix ans de recherches et qui souligne la grandeur de notre troisième souverain.

Membre de plusieurs académies, Bronne siège dans de nombreux jurys, notamment au conseil littéraire Prince Pierre de Monaco. Il devient président du conseil scientifique de la Bibliothèque royale de Belgique. Le titre de baron lui est accordé en 1976. Il se raconte dans deux volumes de souvenirs, Compère, qu'as-tu vu? en 1975, Le Temps des vendanges l'année suivante. Il y relate avec verve des aventures de sa famille, déjà esquissées en 1954 dans L'Hôtel de l'Aigle-Noir, et son expérience de vie. Carlo Bronne a rassemblé quelques nouvelles dans Le Bonheur d'Orphée (1965). Ce volume rassemble huit récits, parmi lesquels prend place la réédition de Carrousel de brume, paru en 1947. Ils forment un ensemble inspiré par la pensée que le destin de l'homme est lié à son épanouissement dans l'amour. Il fait regretter que l'historien ne se soit pas plus consacré à la fiction, dans laquelle ses remarquables dons d'imagination et une écriture raffinée font merveille. Bleu d'Ardenne, en 1969, évoque la contrée qu'il aimait par-dessus tout à travers ses paysages, ses écrivains et son histoire. C'est d'ailleurs en Ardenne, dans sa maison de Valence, qu'il meurt le 25 juillet 1987.

Carlo Bronne avait été élu à l'Académie royale de langue et de littérature françaises le 13 mars 1948, au fauteuil de Georges Virrès.


AVIS D'UTILISATEURS

FIRST:xfirstword - "Bleu d'ardenne"
stdClass Object ( [audiences] => [domains] => Array ( [0] => 9548 ) )

Ceci pourrait également vous intéresser...

Les bons offices19

On ne soulignera jamais assez combien la littérature francophone de Belgique, lorsqu’elle…

Le livre des possibles

En janvier 1943, Justine, étudiante en physique à Grenoble, rentre pour le weekend chez ses parents. Dans le train qui l’y emmène, les claquements de la porte du cabinet de toilette la poussent à quitter son compartiment et à s’enhardir vers le lieu ; elle y découvre un bébé. Elle cherche une explication dans la cabine, puis à l’intérieur du couffin, soulève prudemment la couverture et trouve une paire de chaussons d’un blanc immaculé, un biberon en verre surmonté d’une tête en caoutchouc de bonne qualité et, dépassant légèrement de sous l’oreiller sur lequel repose la tête de l’enfant, un livre à la couverture en cuir marron clair. Elle écourtera son voyage, débarquant en urgence pour les soins du bambin dans un bar d’Aix-les-Bains et, tout en même temps, dans la vie de Leonardo Minelli. Lui, elle et la petite Blanche, le trio qui permettra le couple quelques années durant et qui volera ensuite avec fracas tant le rôle de figurant paternel ne correspond pas au roman familial idéal du père adoptif. Les lectures se multiplient, le romanesque des vies se saisit, Blanche rencontre Émile, son Gatsby le magnifique mais lui, «  il ne lit pas, est-ce clair ?  ». Les évènements se cumulent, Cécile voit le jour, ensuite Jean. Le livre se transmet, se classe parmi les contes. Jean, le désormais Savoyard à Paris, devient «  la bonne raison  » d’Alice. Les possibles du livre familial se restaurent, prennent des allures nouvelles, une valeur inestimable. Léa et Sasha s’ajoutent à cette fable. Les pages de Blanche d’alors révèleront des possibles romanesques dont chaque lecteur est le détenteur des secrets.Une fresque sur quatre générations, une histoire de transmission, d’horizons, de rôle actif du lecteur, ce « créateur » du texte par son interprétation, ses connaissances propres et la conscience de lui-même. Des histoires évènementielles narrées où le «  livre des possibles  » se fait objet itératif, lui qui n’aura de cesse de s’écrire à mesure que la lecture se poursuit. Ce livre se réserve le droit de changer de contenu, de se contredire, d’être incomplet, de ne pas terminer ses phrases, de se moquer de tout, de changer de titre, d’auteur, de maison d’édition, de nombre de pages, de format, de couverture, d’illustrations et de tout ce qu’il jugera bon de modifier. Il décline toute responsabilité en cas d’inconfort du lecteur, d’inadéquation à ses attentes, de préjudice fait à sa sensibilité ou de malaise cardiaque. Dans ce Livre des possibles , l’autrice use de la personnification, dans le style et le contenu, ses procédés stylistiques donnent vie aux motifs de la famille, des liens, des attendus et des rôles assumés ou non. Avec une plume réaliste teintée d’un fantastique insolite, la romancière Véronique Sels offre, avec sensibilité et pointe d’humour, un récit qui célèbre l’acte créatif qu’est la lecture.…

La Femme du lac

La femme du lac est le premier roman de Sandra de Vivies , une autrice ambitieuse, n’ayant…