La confession anonyme (1983)

RÉSUMÉ

À Milan, Benvenuta, une pianiste suédoise, vit un amour fait de brèves rencontres passionnées avec Livio, homme d’État italien. Ce qui pourrait n’être qu’une passion banale se révèle petit à petit, à travers le masochisme de Benvenuta et le tendre sadisme de Livio, comme une aventure initiatique dont l’Épouvantée de la Villa des Mystères détient la clé. Après leur séparation, Benvenuta découvre dans sa souffrance même le sens profond de l’amour qu’elle a vécu.

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La confession anonyme (1983)
La confession anonyme (1960)

Première édition
Éditeur : René Julliard
Date : 1960
Format : Livre

À PROPOS DE L'AUTRICE
Suzanne Lilar

Autrice de La confession anonyme (1983)

Personne mieux que l'auteur même d'Une enfance gantoise ne pouvait dépeindre ce que fut la vie de la petite bourgeoise de la cité comtale où Suzanne Verbist voit le jour le 21 mai 1901. Comme leurs pairs, ses parents ont rompu avec la langue et la culture flamandes : le français sera pour Lilar la langue du classicisme cartésien et de Racine. Mais, dans le même temps, la servante lui apprend une seconde langue maternelle «car comment nommer autrement celle dans laquelle on apprend à chanter» : au flamand appartiennent le mysticisme et la démesure. Ainsi naît en elle un dualisme qui sera pour jamais au centre de son œuvre : «Il me semble que tout ce que j'ai fait ou écrit se ressent de cette contradiction, plus forte de s'être greffée sur ma formation franco-flamande.» Première étudiante en droit de l'Université de Gand, elle devient, en 1926, la première avocate inscrite au barreau d'Anvers. Elle divorce d'un premier mariage pour épouser Albert Lilar, en 1929. Alors qu'elle tenait une chronique judiciaire dans un journal anversois, elle se fait la collaboratrice de son mari qui deviendra professeur à l'Université libre de Bruxelles et ministre d'État. Elle tient un journal et élève ses deux filles : la romancière Françoise Mallet Joris et l'historienne d'art Marie Frédéricq. Durant la seconde guerre mondiale, Suzanne Lilar se remet à écrire. En 1945, elle fait une entrée remarquée en littérature avec Le Burlador créé au Théâtre Saint-Georges, à Paris, le 12 décembre 1946. Reprenant la donnée de Tirso de Molina, Lilar humanise son héros et supprime toute manifestation extérieure du sacré : son Don Juan est le médiateur de cette expérience d'ordre supérieur qu'est l'érotisme. La confusion soigneusement entretenue entre amours profane et sacré se poursuit dans Tous les chemins mènent au ciel dont la première a lieu au Théâtre Hébertot, le 5 novembre 1947. La Flandre médiévale qui sert de cadre à l'expérience amoureuse et mystique de la béguine Lutgarde fait place, dans Le Roi lépreux, à une distanciation pirandellienne. Cette dernière pièce est montée au Théâtre royal du Parc à Bruxelles, le 31 janvier 1951. Par la suite, Lilar abandonnera le théâtre dont le dialogue avait su, un temps, traduire une pensée duelle complexe. Dès cette époque, la création se double d'une réflexion théorique qui s'exprime dans son essai Soixante ans de théâtre belge, paru en anglais en 1950 et en français en 1952, mais surtout dans les préfaces de ses trois pièces où apparaissent les thèmes des œuvres ultérieures. Son discours Théâtre et mythomanie, lu en 1958 à l'Académie — où, succédant à Gustave Vanzype, elle a été élue le 9 juin 1956 —, livrera sa vision ultime du théâtre : «Certaines âmes ont trop d'étoffe pour se contenter d'une seule vie. La mythomanie est un des moyens de parer à cette insuffisance. On peut la satisfaire au théâtre moins dangereusement que dans la vie réelle.» Le journal de l'analogiste, paru en 1954, lui vaut, à Paris, le prix Sainte-Beuve. Comme Montaigne, l'auteur se prend pour premier sujet d'étude et, à partir d'expériences vécues, retrace la genèse d'une approche originale du phénomène poétique. Lilar définit la poésie comme la nostalgie platonicienne de l'âme qui conserve la mémoire de la présence de Dieu. Breton et Gracq ont approuvé cette distinction entre le beau et la poésie, car si la beauté est dans les choses, c'est nous qui y projetons la poésie. Éternelle habitante des bois dormants de la pensée, c'est en nous qu'elle attend le réveil des analogies et c'est le monde extérieur qui joue le rôle de l'enchanteur. La rencontre de 1'amour du milieu de la vie, aura une influence décisive en ramenant au premier plan l'expérience amoureuse. Les premiers fruits de cette redécouverte furent deux ouvrages romanesques parus en 1960 et qui sont comme des variations sur un même thème : Le Divertissement portugais et La Confession anonyme, roman publié sans nom d'auteur car, sans fausse pudeur, elle y donnait le compte exact des états hors série qu'elle avait dus à cet amour. Un essai allait en tirer l'essence théorique. Paru en 1963, Le Couple se veut une resacralisation de l'amour conçu comme une volonté de retour à l'état antérieur d'androgyne et une réhabilitation de l'amour physique comme moyen de transcendance : «Il se pourrait que l'amour — avec ses possibilités d'incarnation dans le couple — fût le seul en mesure de proposer aujourd'hui aux hommes un sacré collectif.» Une telle conception se heurte à celles des deux «maîtres à penser» du temps. Dans À propos de Sartre et de l'amour, paru en 1967, Lilar analyse magistralement l'œuvre de Sartre, la contestation la plus poussée qui ait été faite de l'amour depuis Platon. Mais si elle en réévalue les mérites littéraires, c'est pour mieux démontrer la conception de l'amour sartrien, dont l'excentricité saute aux yeux car, par définition, il se réduit au projet de se faire aimer, tenant pour rien le fait d'aimer ou le confondant avec l'autre. Deux ans plus tard, Le malentendu du deuxième sexe dénoncera le fanatisme et le didactisme du fatras que Simone de Beauvoir avait accumulé dans son maître-livre. Après le récit autobiographique Une enfance gantoise de 1976, Lilar ne publiera plus, en 1986, que deux textes brefs : Les Moments merveilleux et le Journal en partie double. Décédée le 11 décembre 1992, Suzanne Lilar est inhumée au cimetière du Schoonselhof à Hoboken-Anvers. Ses mérites lui avaient valu d'être faite baronne, commandeur de la Légion d'honneur et grand officier de l'Ordre de Léopold. Comme l'a dit Françoise Mallet-Joris, rarement œuvre fut plus diverse dans sa forme, et plus suivie dans son développement obstiné : «Ce transfert de l'anecdote à la réflexion, poursuivi jusqu'aux tout derniers jours de sa vie, (peut servir) de fil au long d'une œuvre qu'elle a vécue comme une aventure spirituelle intense, scientifique aussi.»

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