Lorsque Lili comprend que Marien a cessé de l’aimer, elle décide de le quitter. Mais se séparer de l’amant signifie-t-il qu’elle doit renoncer à tout, même au fils de Marien, cet adolescent qu’elle a cru aimer autant que s’il était son propre fils ? Avec subtilité, justesse et cruauté, Ariane Le Fort dépeint le regard qui change et le trouble naissant de son héroïne face à un jeune homme qui ressemble un peu trop à son père.
J’adore m’asseoir dans mon bureau quand il est bien rangé (c’est si rare), et puis regarder autour de moi sans même bouger un doigt. J’aime peindre le bord des châssis avec un pinceau rond et admirer la netteté du travail. J’aime bien les chansons de Souchon et de Thomas Fersen, les romans d’Edith Wharton et d’Elizabeth Taylor. J’aime bien le matin, j’aime encore plus le soir, quand tout à coup on me dit : Eh, on ne s’ouvrirait pas une bouteille ?…j’adore le bruit du bouchon qui s’échappe... J’aime les petites jambes de mon cadet et les grandes jambes de mon aîné, accompagnées du reste. J’aime quand les bébés dorment après une journée d’enfer, j’adore le tartare de thon, les forêts, toutes les étendues d’eau, les trains pendant la nuit, j’aime les corps de métier qui font bien leur métier, j’aime les gens qui aiment ce qu’ils font à défaut de ce qu’ils sont, et j’aime beaucoup remettre du bois sur le feu quand il brûle…
Ce que j’aime par-dessus tout, c’est ce joli privilège qui m’a été accordé, de pouvoir écrire et décrire ces instants, me les rendant dès lors plus attachants encore.
Primé plusieurs fois en 2003, par le Rossel notamment, Beau-fils d’Ariane Le Fort mérite on ne peut mieux une réédition en Espace Nord, cette fois accompagnée d’une postface de Michel Zumkir. On est certes déjà tombé sous le charme des fictions de l’auteure sans qu’il soit nécessaire de se référer à un guide. Elle a cette habitude rare, somme toute, de livrer des histoires simples à démêler, voire à dévorer telles quelles. Mais elle les assortit toujours d’une réserve, d’un quant-à-soi qui demande qu’on s’y attarde ou qu’on y revienne. D’où l’utilité de commentaires comme cette postface qui va attirer notre attention et débusquer l’arrière-fable d’une apparente simplicité. S’y révèle le double jeu de l’écriture de Beau-Fils,…
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