Lire un extrait Avoir connu San Francisco,
Avoir connu comme Carco
Les nobles filles crapuleuses,
Avoir vu dans Pernambuco
Les grands catalpas tropicaux
Régner mauves sur les pelouses,
(Ou si n'avoir pas vu ceci
Avoir vu des choses aussi
Tropicales ou du moins presque,)
Et n'être plus que cet assis
À mettre en vers les vieux récits
Presque authentiques de ses frasques.
Table des matières Avant-lire, par Lise Thiry
PREMIÈRE PARTIE
J'ai connu un beau tramway blanc
Ne pars pas encore. Cultive
Au pays sans danger des femmes à vélo
Je me souviens encor de vos rouges falaises
Décembre est doux
Sur le pont supérieur étaient les Défendues
Poseurs de rails qui mettons bout à bout
Un soldat très doux, à la tête trépanée
Nous qui avons semelles de silence
Tu tiens l'atlas ouvert sur tes genoux
DEUXIÈME PARTIE
Avoir connu San Francisco
Tous les grands ports ont des jardins zoologiques
Asie au nom de maladie
Tu peins en bleu des chameaux délicats
Toi qui pâlis au nom de Vancouver
Parce qu'un remorqueur brame devant l'écluse
La poésie de la rue calme
L'ange À-quoi-bon descend quelquefois
Il marche dans la ville, il s'arrête aux librairies
Robinson monte au ciel avec son doux bagage
TROISIÈME PARTIE
Je traduis ce matin le jugement de Zwolle
À Gorinchem
Toi qui as une enfant malade à Ostende
Changé en usine à penser des choses tristes
La Mer de la Tranquillité est dans la lune
Es-tu là, poésie, incertaine gypsie secrète
J'aime en raison de toi le peuple des tramways
Mais au creux le plus haut de l'à-pic
Ce qu'on apprend par ton corps en dansant
De tes yeux doux comme le mot dégel
Le grand cheval que vous chevauchiez
J'ai toujours confondu dans un même mystère
Ne dis pas que tu n'as rien appris
ÉPIOLOGUE
Tous les arbres que j'ai tués