Au nord d’ailleurs. Paysage avec petits personnages | Objectif plumes

Au nord d’ailleurs. Paysage avec petits personnages

À PROPOS DE L'AUTEUR
Jacques-Gérard Linze

Auteur de Au nord d’ailleurs. Paysage avec petits personnages

Jacques-Gérard Linze naît à Liège le 10 septembre 1925, dans un milieu propice à l'écriture. Son père est commerçant, mais aussi journaliste et chroniqueur d'histoire locale. Le futur écrivain est le neveu du poète, romancier et critique Georges Linze, chez lequel l'enfant passe de longs après-midi pour y découvrir les livres de la bibliothèque. Tout en effectuant ses études, il s'initie très jeune au piano. À l'Université de Liège, il suit les cours de philosophie et lettres et devient rédacteur en chef du mensuel des étudiants catholiques de l'institution. Mais ses convictions personnelles l'en éloignent rapidement. Il découvre le jazz avec passion, se produit en public et exerce ses talents pour l'armée américaine à la fin de la seconde guerre mondiale. Devenu docteur en droit, Jacques-Gérard Linze est avocat de 1949 à 1952. Cette année-là, il part pour le Congo belge et travaille dans une société commerciale à Léopoldville. En 1953, il revient au pays et occupe des fonctions juridiques et administratives dans différentes entreprises. Il écrit des poèmes et des nouvelles, publiés en revues, ainsi que deux pièces de théâtre, qui resteront inédites. De 1956 à 1969, il s'occupe de publicité. En 1959, il se marie. Un premier recueil de poèmes, Confidentiel, voit le jour en 1960. Il sera suivi en 1963 d'une plaquette intitulée Trois tombeaux, dédiés à Supervielle, à Cendrars et à Apollinaire. Le thème de la destinée y tient une place essentielle, qui se retrouvera dans des textes à tirage limité, dédiés à Gustav Mahler, les poignants Cinq poèmes pour la mort, parus en 1974, la même année que Passé midi. Mais le poète ne se manifeste qu'à intervalles irréguliers : dix années ont séparé les premiers recueils des publications suivantes. Il faudra attendre quinze ans pour que de nouveaux poèmes paraissent, en 1988, Terre ouverte, suivi de Graffiti, en 1991 et d'Au bord du monde en 1994. Dans le domaine lyrique, Linze a produit une œuvre peu abondante. L'ensemble comporte moins de trois cents pages, et l'on ne peut que le regretter. Le message transmis s'attache au mystère fondamental de l'homme. L'attitude face à la mort prend un aspect de révélations intimes qui dévoilent une sensibilité profonde à la souffrance existentielle et à l'incommunicabilité. Si la sensualité est toujours présente dans les objets et les êtres, la tendresse l'est aussi et confère à cette poésie déchirée un message d'espoir sans cesse renouvelé. De 1963 à 1969, Jacques-Gérard Linze est professeur de rédaction à l'École de publicité de Bruxelles. De 1969 à 1986, il occupe dans une multinationale la fonction de directeur de la publicité et des relations publiques. Il fait paraître deux essais en 1972, puis en 1974. Mieux connaître Constant Burniaux résume en un peu plus de cent pages l'apport de l'auteur de La Bêtise à notre littérature nationale (Linze a été un ami très proche du fils de Constant Burniaux, le regretté Jean Muno). Dans Humanisme et judaïsme chez David Scheinert, il souligne l'importance de la production d'un écrivain écorché par la vie, marqué par sa condition historique et par sa révolte devant la cruauté du destin. Si Jacques-Gérard Linze a publié des récits et des nouvelles dans diverses revues, notamment dans la Revue générale, et fourni à ces mêmes publications des collaborations dans les genres littéraires les plus divers, ce sont les huit romans parus à ce jour qui lui ont permis de donner sa pleine mesure. En 1962, Par le sable et par le feu inaugure une série de cinq volumes qui vont voir le jour en six ans. Ce premier texte, à l'écriture traditionnelle, contraste avec ceux qui vont suivre. La mémoire et l'élément féminin qui seront au premier plan des préoccupations de l'écrivain sont peu présents ici, alors que le thème de la solidarité demeure. Dès La Conquête de Prague, en 1965, c'est précisément le souvenir et la femme aimée, disparue dans des circonstances tragiques, qui sont au centre du débat. Quant à l'écriture, elle tend à rompre avec les schémas classiques pour éclater comme un puzzle qui devrait se reconstituer de lui-même, comme chez certains écrivains anglo-saxons, dont Linze avoue l'influence. Le Nouveau Roman exerce aussi une vive influence et marquera ses écrits. Désormais la mort est en toile de fond, comme dans la poésie. Le Fruit de cendre, en 1966, et L'Étang-cœur, un an plus tard, accentuent cet univers de fatalité quotidienne dans laquelle s'enlisent des personnages en proie à des énigmes qui les dépassent, mais auxquelles ils doivent impérativement faire face dans une sorte de rêve éveillé. Après La Fabulation, en 1968, Linze va entrer dans un silence romanesque de près de quatorze années. Dans cet ouvrage, le narrateur tente sans succès de découvrir les motifs d'un décès qui remonte à huit ans. Ici se situe la logique et la cohérence de l'œuvre de Linze : la recherche n'aboutit jamais qu'à elle-même. Quand il publie Au nord d'ailleurs, en 1982, manière et matière se retrouvent : le héros est un être qui ne peut aller qu'à la recherche de lui-même, de façon obsessionnelle. Une nouvelle attente de dix ans sépare ce roman du Moment d'inertie, en 1993, et de La Trinité Harmelin, en 1994. De l'anti-héros brossé dans le premier aux réminiscences de l'ancien Congo où l'action du second est située, dans un contexte de sensualité exacerbée, Linze accentue l'atmosphère de huis clos. Il confirme ainsi de livre en livre un climat où la conclusion tragique de la vie est omniprésente, et la valeur d'une œuvre qui s'inscrit parmi les plus importantes de notre époque. Jacques-Gérard Linze est mort le 11 mai 1997. Il avait été élu à l'Académie royale de langue et de littérature françaises le 14 février 1987.
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Le Carnet et les Instants

On n’entre pas à la légère dans ce roman de Jacques-Gérard Linze initialement édité en 1982 par Jacques Antoine. Le narrateur final – dont on ne saura rien de plus – apprend de son ami Garcia-Lévi les confidences naguère faites par leur ancien condisciple Vincent Bertier, récemment tué d’un coup de feu au large de la côte danoise. Nous sommes donc dans le registre forcément trouble d’un discours doublement rapporté, en style tantôt direct, tantôt indirect, glissant souvent de l’un à l’autre, au point que certains « je » et « nous » sont mal identifiables, sans compter quelques invraisemblances. Garcia-Lévi livre à son auditeur d’innombrables détails comportementaux, verbaux, anecdotiques et même météorologiques ;…


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