Après l’éternité rassemble des histoires farfelues, qui rendent hommage à l’imaginaire et déploient l’absurde dans toute sa splendeur. Il s’agit du troisième recueil de nouvelles d’Étienne Verhasselt. Et c’est toujours aussi sidérant, de sensibilité, d’humour, d’intelligence.
« Elle reviendra ! » On le lui répète sans cesse…
Comment leur dire qu’elle ne l’a pas quitté, que leur dernière dispute – la quantième ? – n’y est pour rien. Et qu’il ne s’agit certainement pas d’un cas isolé, que d’autres aussi doivent disparaître de la même façon.
Pour ne pas les affoler, ni la population, par prudence il n’a encore rien révélé… Combien déjà qui, au milieu de la foule, se sont ainsi volatilisés ? Et un peu partout en ville il a placé des panneaux d’alerte, mais qui prêtera sérieusement attention à sa mise en garde : « Danger : ne pas heurter les passants ! »
« Elle reviendra ! » Leur dire qu’ils se trompent, expliquer l’impensable ? À quoi bon, ils répondront qu’un amour comme le leur… que les cœurs ceci… que leur histoire cela… Et ils lui riraient au nez, le traiteraient gentiment de doux rêveur, peut-être même de cinglé.
Mais il n’a ni rêvé ni perdu la tête. Il était avec elle lorsque, dans la cohue, quelqu’un l’avait bousculée : brusquement, elle avait pivoté sur elle-même avant de rebondir sur un passant, puis sur un autre et un autre et un autre, toujours plus vite ; de choc en choc, le mouvement rectiligne uniformément accéléré avait atteint la vitesse de la lumière et pouf ! disparue.
Auteur de Après l’éternité
Le moi d’après, le monde d’après, la vie d’après, dans ce troisième recueil de textes d’Étienne Verhasselt (avançons « textes » plutôt que « nouvelles », car, cette fois encore, l’écrivain se donne toutes les libertés de forme – du poème de cinq vers à la narration de cinq pages, grand maximum), tout semble basculer dans l’après – même l’éternité, si on en croit le titre. Et cela commence dès la première nouvelle, et cela durera jusqu’à la dernière (« Vêpres »), où des nuages envahissent le paysage, l’imitent et le remplacent. Le calme serait enfin atteint. Alors qu’avant, jamais la sérénité n’était trouvée – tout n’était que trouble et abîme. On espérait le rien, on ne l’atteignait pas. Ni la paix. Car, paradoxalement,…
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