« Comment aurais-je pu, en plus de tout, comprendre ce qui se tramait en moi ? »
Dans le bloc opératoire où elle s’apprête à subir une IVG, Anna Ayanoglou est prise en charge par un anesthésiste grec. « Au seuil du non au poids de la lignée », c’est l’irruption soudaine de la patrie du père. L’événement déclenche un mouvement d’exploration de l’histoire familiale, marquée par l’immigration.
De ses séjours en Grèce, adolescente, à ses études à Paris, la poétesse ausculte vécus et intériorités. Avec attention et tendresse, elle tente de comprendre par quelles épreuves son père est devenu qui il était. Et ce que son déracinement a fait d’elle.
À la lisière du romanesque, ce recueil met magistralement à nu les fils invisibles qui se transmettent de génération en génération et qui marquent à jamais les identités.
Un récit d’apprentissage dominé par les souvenirs de la Grèce, sa mythologie, ses paysages et sa langue.
Autrice de Appartenir
La langue, les langues forment des paysages que le poète explore avec la gourmandise de l’enfance. Après les très remarqués Le fil des traversées (Gallimard, 2019), Sensations du combat (Gallimard, 2022), Anna Ayanoglou délivre Appartenir, un recueil poétique qui gravite comme un derviche tourneur autour du motif de l’impossible appartenance. Le mouvement de la vie, de l’enfance, de la constellation familiale, des origines grecques ne se dépose à la surface de la mémoire que lorsqu’il est décanté, approché, mise en forme dans la pâte de l’écriture. La brisure, l’effraction catalysent un travail d’anamnèse qui réveille des pans de souvenirs, soulève des zones d’ombre. L’événement déclencheur…