Lorsqu’on quitte Martin Mahner à la fin du 7?e tome de la série Amours fragiles il déserte par crainte d’être poursuivi pour complicité passive dans l’attentat manqué contre Hitler. Il se trompe : il ne sera considéré que comme déserteur un parmi beaucoup d’autres en cette période de chaos qui préface l’effondrement de l’Allemagne nazie. Outre l’obligation pour Martin de vivre dans la clandestinité on assiste à la fin du 3?e Reich suite aux offensives conjuguées des Anglo-Américains – à l’Ouest – et de l’Armée Rouge – qui fait fuir vers l’Ouest…
Illustrateur de Amours fragiles (tome 8) : Le pacte
Éric Derkenne a fait du visage le théâtre de ses précises opérations.Jour après jour cerné de lignes ombrageuses, le siège du combat se disloque en de sombres cavités. Les yeux, les oreilles, les narines, la bouche sont autant de gouffres que l'artiste sonde inlassablement et qui emportent celui qui les scrute dans des tourbillons vertigineux. Les têtes prennent corps et dans ce bataillon de figures totémiques, chaque soldat se distingue grâce à une infinité de détails graphiques.Parti d'un bigbang de formes colorées et isolées dans l'espace, Éric Derkenne a mis en place au fil des ans une méthode précise et immuable, un réseau de circonvolutions de cercles et de serpentins qui envahit la feuille blanche, donnant naissance à d'énigmatiques portraits. Tel une « dentellière du stylo à bille », il s'est abîmé avec application dans ce lent ouvrage de tissage, d'entrelacement de lignes, ceignant sa propre image, par maints assauts répétés. À l'identité qui défaille, Éric Derkenne a répondu…