Etoile est un petit garçon perdu, perdu et trouvé il y a six ans maintenant par les membres du petit cirque de Monsieur Balthazar, qui cahote et crapahute dans les campagnes. Il y vit à présent, très heureux avec ceux qu’il considère sa famille. Dans la famille d’Etoile, il y a Papa Zingaro, Maman Carmen, Papa Constantin le géant, Maman Rose, Papa Horace et Monsieur Bulle, le poisson du bocal. Etoile tient beaucoup à son pendentif, qu’il portait quand on l’a trouvé, une belle demi-étoile d’or. Il aime aussi quand Papa Zingaro lui raconte des histoires, quand on s’arrête le soir pour manger ensemble, rire et dire des bêtises qui font du bien, quand il va cueillir des fleurs avec Papa Constantin .. . La vie est belle pour Etoile. Mais un soir, alors qu’il part prendre un bain dans la rivière toute proche, Etoile perd son étoile dans l’eau et il est désespéré. Ses pères et mères se mettent en quatre pour retrouver son trésor, en vain. Et si c’était celui qui vit seul plus loin, le bizarre, le moche, le sûrement méchant homme chien le voleur ? Etoile y pense et ne veut pas y croire. Il veut en avoir le cœur net. On ne présente plus ni Rascal, auteur et illustrateur de livres jeunesse confirmé, ni Peter Elliott, qui a aussi dessiné une bonne vingtaine d’albums à l’Ecole des Loisirs. Ces deux-là se sont associés pour créer ensemble trois albums illustrés avant de se lancer dans la bande dessinée pour enfants. Etoile est une très belle série, où la tendresse et l’humanité des personnages, souvent marginaux, sont une composante essentielle. P. Elliott parvient, par une mise en couleurs subtile et un dessin plus ou moins arrondi ou plus torturé, à rendre compte des différents sentiments du petit garçon, la peur de la nuit et du noir, l’eau qui devient hostile, les cauchemars, le bonheur d’être avec ceux qu’il aime … Une très belle fable sur la puissance de l’amour et sur la peur de l’autre, celui que l’on ne connaît pas et dont on se méfie. Une valeur sûre. Le tome 1 a reçu le prix Tibet…
Aller à l’école, voilà qui semble bien secondaire à l’heure de l’urgence climatique. Eddie et Noé préfèrent manifester pour sauver le monde. « La planète sèche, alors nous aussi ! » s’exclame Sarah, une copine de classe qui les suit dans leur grève. Mais comme ils ne peuvent pas changer toute la société d’un coup, peut-être devraient-ils commencer par ce qui leur est proche ? Par exemple… leur école, aka l’Athénée Dirk Frimout !Comme si les problèmes environnementaux ne suffisaient pas, ces ados sont confrontés à d’autres difficultés : ne pas se faire attraper par le directeur ( spoiler alert : c’est raté), télécharger Sex education pour éviter qu’il n’apparaisse dans l’historique de la plateforme de streaming, garder son petit frère parce que maman travaille tard, s’assumer tel qu’on est, avoir le cœur brisé, se disputer avec sa meilleure amie, trouver le moyen de se réconcilier… Les bédéistes Max de Radiguès et Hugo Piette ont été enthousiasmés par l’engagement de la génération Greta Thunberg dans une cause qui la dépasse. Des jeunes qui regardent la réalité en face, car ils n’ont pas le choix, qui demandent des réponses et proposent des solutions. Ce récit pourrait ainsi encourager ceux qui se sentent submergés par l’éco-anxiété à se lancer dans l’action, ou, à tout le moins, à s’interroger sur le sujet.Dans ce vivifiant album, il est plus question de relations humaines que d’enjeux climatiques. Après Frangins , Louise & Simon ou la série Stig & Tilde , ce livre est aussi l’occasion, pour de Radiguès, de dresser encore une fois avec une grande justesse des portraits d’adolescents. Il s’adresse à cette tranche d’âge avec beaucoup d’intelligence et de sensibilité. En suivant une petite bande de gamins volontaires et débrouillards, mais en proie aux difficultés propres à cet âge, Eddie & Noé touche aussi à d’autres sujets importants : le questionnement sur l’orientation sexuelle, le racisme, les différences de classes sociales… Autant de thèmes qui sont présents en filigranes, comme dans la vraie vie.L’auteur et dessinateur Max de Radiguès a confié la réalisation des images de cette histoire à Hugo Piette, illustrateur issu de l’École supérieure des Arts de Saint-Luc, à Liège. Ensemble, ils réussissent un bel album, social, sociétal, touchant et drôle. Fanny Deschamps Plus d’information…