Agathe et Béatrice, Claire et Dorothée

RÉSUMÉ

Auteur que personne n’a jamais réussi à étiqueter, Jacques Sternberg a toujours mélangé à plaisir les genres littéraires et les conventions. Inutile d’en douter, c’est dans ce roman à la fois sauvage et maîtrisé, tendre et choquant, qu’il a le plus sûrement réussi à brouiller toutes les pistes. Texte érotique ? Livre d’humour noir ? Roman fantastique ? Délire verbal ? Hymne d’amour agressif ? Confession rêvée ? Rien de tout cela en particulier et tout cela en un seul bouillonnement de 300 pages. Au gré de ces pages, parfois torrides, parfois glacées, allant de Charybde en Scylla comme de Charlotte en Cécilia, passant de fulgurantes rencontres en ratages absurdes, d’éblouissements en hébétudes, de pièges charnels en chairs piégées, Sternberg oscille avec une égale désinvolture entre l’humour et la terreur, la pornofolie et la poésie, ne reculant pas davantage devant les jongleries avec le temps ou les chutes à pic au fond des galaxies et de l’impossible.

Que ce roman de Sternberg ne soit pas à mettre entre toutes les mains, c’est fort possible : il faut surtout éviter de le donner à lire à tous ceux qu’attirent les confessions réalistes, le sérieux ou la vulgarisation pratique. Mais ce même roman devrait être mis entre les mains de tous ceux que fascinent l’amour et l’imaginaire, l’épouvante et la dérision. Jamais, sur tous ces plans qui se rejoignent si bien entre eux, Jacques Sternberg n’avait été aussi loin, avec autant de provocation. Jamais non plus il n’avait passé avec plus de décontraction de l’obscénité au lyrisme, de la cruauté au désespoir. Est-ce important de l’ajouter ? Des trente livres que l’auteur à signés, c’est celui qu’il préfère personnellement.

À PROPOS DE L'AUTEUR
Jacques Sternberg

Auteur de Agathe et Béatrice, Claire et Dorothée

Né en 1923 à Anvers d’un père d’origine polonaise, Jacques Sternberg s’adonne à l’écriture dès l’âge de dix-neuf ans. Considéré comme l’auteur de nouvelles en langue française le plus prolifique du siècle dernier, l’écrivain belge signe en effet plus de 1500 textes courts parmi lesquels les Contes glacés (1974), 188 Contes à régler (1988) ou Si loin de nulle part (1998). Également romancier, essayiste et dramaturge, il est lauréat du Grand Prix de l’humour noir Xavier Forneret pour L’Employé en 1961 et du prix Thyde Monnier de la Société des Gens de lettres pour l’ensemble de son œuvre en 1986. Jacques Sternberg a par ailleurs réalisé le scénario du film d’Alain Resnais, Je t’aime, je t’aime (1968). Il a joué dans quelques films dont La Chute d’un corps, de Michel Polac et a dirigé la collection « Humour secret » chez Julliard entre 1963 et 1967. L’infatigable écrivain voue également une grande passion aux chats et à la mer. Il s’éteint en 2006 à Paris.

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