Accordez-moi la parole

RÉSUMÉ

Salomé est une jeune romancière à succès. Alors qu’elle commence l’écriture de son prochain livre, Raphaëlle Lombardo surgit dans sa vie. Maman à la tendresse qui dérape, elle peine à faire grandir ses enfants. Elle est l’épouse que le conjoint abandonne, la fille qu’on a mal aimée. Son petit dernier, son « bébé d’amour », était sa dernière chance. En commettant l’interdit, elle rejoint le cercle tragique des criminelles et réclame la parole : être jugée plutôt que réduite au silence.
À contre-courant de la maternité idéalisée, Vinciane Moeschler dresse le portrait d’une femme que personne n’a voulu voir sombrer. En abordant de manière frontale un sujet qui dérange, elle questionne les limites d’un acte qui assassine nos repères. Un roman inclassable, terriblement puissant

À PROPOS DE L'AUTRICE
Vinciane Moeschler

Autrice de Accordez-moi la parole

J'écris entourée de chats allongés sur mon bureau. Ils me murmurent à l'oreille des histoires sur des êtres différents, marginaux et géniaux. J’écris tout ça, dans des histoires pour adultes et maintenant pour ados. Afin que le lecteur puisse y découvrir un bout de notre monde, à l’abri des maux. Comme sous l’aile tiède de l'oiseau.
NOS EXPERTS EN PARLENT...
Le Carnet et les Instants

Salomé. Raphaëlle. L’écrivaine. La détenue. Deux femmes. Deux mères. L’une cherche encore ses marques dans ce rôle. L’autre a irrémédiablement fait valser tous les repères. Transgressé l’interdit. Commis l’irréparable. L’insoutenable. L’indicible. Pourtant, elle voudrait le raconter. Le faire raconter. Confier son histoire aux mots d’une autre.Elle semblait insinuer qu’un écrivain arriverait à déposer les mots.Ces mots tremblants qui n’étaient pas à sa portée.Ces mots justes et indicibles allaient non pas justifier, mais soutenir son histoire.Sa vérité serait prise en charge. C’est à Salomé que Raphaëlle choisit de se livrer. Et l’autrice accepte de la rencontrer, sans trop savoir où elle met les pieds.On…


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Après Alice et les autres, où une narration diffractée sculpte les contours d’une maladie mentale, Vinciane Moeschler encense, dans Accordez-moi la parole, la performativité du pouvoir fictionnel et renouvelle brillamment les politiques de réinsertion sociale.

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J’avais seize ans, j’étais vieille. » Presque toute sa famille fut anéantie dans le cataclysme qui ensevelit au Rwanda un million de Tutsis.Elle voulut d’abord oublier ces mois d’épouvante, d’arrachements, d’insoutenable douleur, terminer ses études, vivre « normalement ». «  J’ai mis du temps à entrer dans la grotte de mes souvenirs  », écrit-elle aux premières pages de son récit poignant L’ouragan a frappé Nyundo .  Elle franchissait un grand pas en participant pour la première fois, le 7 avril 2008, à Bruxelles où elle habite depuis l’an 2000, à la marche aux flambeaux qui commémore chaque année la mémoire des victimes. «  Désormais, j’assumais mon identité de rescapée.  »Comprenant que la parole est plus féconde que le silence, elle formait, vingt ans après la tragédie, le projet d’apporter un témoignage encore brûlant, de livrer son «  fragment de vérité  ».Le livre s’est élaboré en deux ans, associant Félicité Lyamukuru et Nathalie Caprioli, qui lui avait proposé d’être sa plume.Au long de rencontres denses, le désir initial de laisser à ses quatre enfants des traces de son histoire familiale saccagée s’est mué, pour Félicité, en quête de sens. 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