S’agit-il d’une méditation poétique, d’une pensée opérant sur la condition de l’auteur doublement confronté à la vie et à son écriture ? Ou de fragments où viennent s’inscrire entre la prose introspective et la solitude arpentée ? En définitive, tout cela se trouve à divers titres ou de diverses manières dans cette suite d’aphorisme dont on ne saurait dissocier l’une ou l’autre de ses multiples formes d’expression.
Auteur de À propos de tout et surtout de rien
Il existe dans l’ensemble des littératures une tradition de l’écrit aphoristique qui traverse les temps et les modes. Les théoriciens sont nombreux à s’être penchés sur ce genre, cherchant à en délimiter les contours, en définir les caractéristiques, à clarifier les termes en distinguant notamment maxime, sentence, pensée ou aphorisme. Blanchot, Barthes ou Valéry par exemples ont interrogé les œuvres de Joubert, de La Rochefoucauld, de Lichtenberg, de Schlegel. Sans évoquer ici les différents enjeux terminologiques qui ont pu animer ces débats, il est bon de rappeler néanmoins l’intérêt accru, depuis plusieurs décennies, pour l’écriture du fragment comme genre ayant ses propres codes.L’interrogation porte donc bien sur le côté…