À m’pourmoûnant das mes souv’nances (volume 2)

À PROPOS DE L'AUTEUR
Daniel Hubert

Auteur de À m’pourmoûnant das mes souv’nances (volume 2)

Daniel Hubert est né à Meix-devant-Virton (à « Méche » en gaumais) et c'est dans ce village qu'il passe toute son enfance. Il fréquente l'école communale avant de poursuivre ses études à l'Athénée Royal de Virton. Après les humanités, il s'inscrit à l'Ecole des Sous-Officiers de la Gendarmerie à Bruxelles. Puis, continue et termine sa formation de Gendarme à l'Ecole des Sous-Officiers d' Élite. Après quelques années passées dans la capitale, amoureux et nostalgique de sa région et de son histoire et bien vite regagne le sud de la Belgique. Le gaumais, il l'apprend très jeune grâce à ses grands-parents, pendant les longues soirées d'hiver, assis à leurs côtés au coin du feu, ils se faisaient un plaisir de lui apprendre des mots en patois en racontant des histoires ou fredonnant des chansons d'autrefois. Retraité, Daniel Hubert créé un profil Facebook intitulé « Patois Gaumais » et ce, dans le but de faire perdurer ce beau dialecte qui a bercé toute son enfance. Jean-Luc Geoffroy, un fervent défenseur du patois gaumais, lui propose de rédiger un ou deux articles pour sa revue trimestrielle « Vès l'compernez co ? ». Un peu réticent au départ, c'est sous son insistance que finalement il accepte. Il couche sur papier quelques-uns de ses souvenirs. Puis, « tombé dans la bassine » il n'a plus cessé d'écrire, d'où l'idée de rassembler toutes ses histoires dans des livrets titrés « A m'pourmoûnant das mes souv'nances » .Daniel Hubert dédie ces livrets à ses parents et grands-parents, aux membres de sa famille ainsi qu'à toutes les personnes qui refusent de laisser mourir le patois gaumais.

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Bokèts po l’ dêrène chîje : Poèmes pour l’ultime veillée

Peu de temps avant son décès, le grand écrivain wallonophone Émile Gilliard avait transmis à son éditeur les épreuves corrigées de Bokèts po l’ dêrène chîje . La première édition de cette œuvre — une édition artisanale en 50 exemplaires, aujourd’hui introuvable — lui avait valu le prix triennal de Poésie en langue régionale de la Fédération Wallonie-Bruxelles 2005 et était vue comme un incontournable de sa bibliographie. Sa réédition dans une collection de plus large diffusion et avec des adaptations françaises est donc une initiative bienvenue.  Si cette réédition fait œuvre de justice en permettant à la poésie d’Émile Gilliard d’atteindre des lecteurs qu’elle n’a jamais pu toucher auparavant, soulignons qu’elle fait aussi œuvre utile. 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[Ils auront dérobé nos terres, / fermes et forêts, / peu à peu, sans fracas, / (…) comme des taupes / qu’on détecte toujours trop tard, / quand elles ont accompli leurs méfaits / et qu’elles ont tout creusé. // Une éternité / qu’on a quasi œuvré / sous tutelle, / (…) sur nos propres terres.] Ailleurs, il reprend les questionnements d’ordre métaphysique qui traversaient À ipe , cette autre œuvre importante, rééditée dans la collection micRomania en 2021. Èt si nosse bole âréve bukéconte one sitwale ? […] Èt nos-ôtes bèrôderèt r’nachî à non-syinceaprès l’ dêrène ruwale ? [Et si notre globe / avait cogné une étoile ? (…) // Nous aurions erré, / cherché inutilement / une ultime issue ?] Ces deux veines majeures de l’œuvre gilliardienne — le questionnement sur l’homme et son environnement, la défiance envers l’exploiteur, en communion avec tous les exploités — trouvent un point de rencontre dans les pages les plus fortes du recueil. 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[Peut-être viendra-t-il un jour / où l’eau filtrera à peine de la source. / On s’empoignera pour se rafraîchir les lèvres. / Une terre stérile fera flétrir les plantes. / Notre maison s’écrasera sur nos jours, / et notre langue n’aura plus de sens.] Au possible effondrement des équilibres naturels fait écho ici celui d’une langue. Bokèts po l’ dêrène chîje est aussi traversé des préoccupations d’un homme qui a donné tous ses loisirs à la langue wallonne et laisse parfois libre cours à son pessimisme : « po ç’ k’il è d’meûre : / on batch di cindes èt dès spiyûres, / sacants scrabîyes / k’on îrè cheûre èt staurer sul pî-sinte » [ « pour ce qu’il en reste : / un bac de cendres, des déchets, / des escarbilles / à secouer et à répandre sur le sentier » ]Et c’est en cela que cette réédition prend une valeur supplémentaire : en redonnant à lire des poèmes qui ne taisent pas son sentiment de lassitude et d’isolement, elle nous rappelle que leur auteur a toujours su le dépasser. Émile Gilliard, en effet, n’a jamais cessé d’écrire dans sa langue première et a consacré ses dernières années à d’importants travaux philologiques. Ce livre prend donc, en creux, la valeur d’une ode à sa résilience et à son formidable engagement. Julien Noël Les traductions offertes ici sont les adaptations littéraires de l’auteur. Plus d’information Ce tryptique a été publié artisanalement, en wallon, à compte d'auteur, en tirage restreint, en 2004. Le dernier volet Crèchinces a également fait l'objet d'un numéro des Cahiers wallons . La présente édition est assortie d'une adaptation en langue française. L'ordre des textes comporte des modifications et un poème d'épilogue résume l'esprit du recueil. L'actuelle situation du monde donne à ces poèmes un reflet d'authenticité. Y pointent heureusement des germes d'espérance et de lumière. 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