Elle s’appelle Carine Bielen. Le soir, elle boit un petit verre de rouge pour dormir tranquille. Elle sait que l’alcool lui crée des problèmes. Elle ne se souvient même plus très bien comment elle a eu ce fils, Logan. Mais il lui change la vie. Avec lui, elle a reçu « le monde en entier », comme elle dit. A travers une parole intime, ce monologue traverse l’histoire d’une femme issue d’un milieu précaire, reléguée dès l’enfance vers une filière handicapée. D’un côté, un système qui protège mais aussi qui décide et impose ses normes ; de l’autre, des êtres qui sont écartés de leur propre histoire en raison précisément de ces normes aux limites toujours discutables.
Autrice de À cheval sur le dos des oiseaux
Carine Bielen, la cinquantaine, vit dans un centre avec Logan, son fils qui ne bronche pas de la journée, mais hurle parfois la nuit. La seule manière pour Carine de calmer ses terreurs nocturnes est de se blottir tout contre lui. Qu’est-ce qui ne tourne pas rond chez cet enfant ? Carine se livre avec ses mots simples et maladroits, mais toujours francs. Elle raconte qu’elle aime bien boire un petit coup de rouge le soir, une fois que le petit est couché, voire un peu plus les soirs de grand vent. Le vent charrie trop de bruits inquiétants, voire d’idées noires… Elle évoque la manière dont Logan a été conçu, un soir passablement éméchée, avec un copain de comptoir de L’auberge. Elle digresse beaucoup et expose tout l’amour qu’elle porte à son fils. Cet…
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