Ce poids des jours qui n’en peuvent mais. Jours d’ahans lancinants sur lentes glaises et cailloux durs.
Ce poids pendulaire arrêté au cadran du premier gel.
Tous les Saints du pays s’emmitouflent dans les toiles d’araignées de leurs chapelles, niches, potales. Bénissent, la main roide, les pèlerins absents. Le soleil s’est perdu dans les bois. Nuages ternes passant la frontière pour aller voir ailleurs s’ils peuvent s’épandre en pluies maigrichonnes et si les gens des basses terres allument déjà leurs premiers feux.
Oies sauvages. Vos battements d’ailes, vos cris lents au ras des toits.
Laissez-nous votre aimantation.
Les mots qui composent ce recueil, tous, tiennent des rencontres avec ces anonymes, celles et ceux qui avaient une « capacité de saisir l’instant, de le jauger, le mesurer, le savourer ou le toiser, même lorsqu’il est funeste ». Paul André nous offre aujourd’hui une suite de petits textes, sentences sans histoires, poèmes révérencieux dédiés à ceux qui travaillent le bois comme on affûte une phrase.
Paysans, bateliers, artisans, tous ces hommes « à l’ouvrage » incarnent ce Dieudonné, personnage énigmatique et sage qui sait le nom des fleurs et celui des oiseaux, et qui nourrit son silence à grand renfort de paysage.
Les dessins d’Alain Winance accompagnent de courbes, de traits et de masses les fragments de Paul André. Issus d’une expérience picturale au plus proche de la nature, ces dessins vigoureux interrompent le fil du texte et en révèlent la structure.
Auteur de A bas bruit, les instants
Illustrateur de A bas bruit, les instants
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