Image de l'oeuvre - En route, Marin !

Notre critique de En route, Marin !

3, 2, 1... En route ! Marin part en voyage avec maman, Côme, les pyjamas, son doudou Anni et le goûter. La voiture n’a pas encore démarré et déjà le petit demande : « On est bientôt arrivés ? » Les réponses des grands sont loin d’être satisfaisantes... Marin espère : pourvu qu’une chose excitante arrive ! Mais non, la route est aussi longue que tranquille. QUEL ENNUI ! Jusqu’au moment où...

Dans son nouvel album En route, Marin !, l’autrice-illustratrice belge Marine Schneider s’est donc emparée du proverbial : « C’est encore loooin ? On est bientôt arrivééés ? » Sous sa plume et ses pinceaux, cela donne un livre avec ce qu’il faut de singularité et de densité. Une poésie légère y ronronne autant que le moteur du véhicule qui emporte les voyageurs vers la montagne. Les gratte-ciels deviennent fourmis (même si Marin ne croit pas du tout à ces histoires), les champs d’herbes sauvages remplacent petit à petit les prairies bien taillées, repérer une edelweiss vaut 1000 points...

En peignant des voitures foncièrement rétro, Marine Schneider nous emporte dans une époque un peu brouillée, indistincte. Elle emmène aussi son lectorat dans un monde où les couleurs ont une grande force expressive : rose joyeux, bleus tempétueux, orange crépusculaire et boudeur, violet mystérieux... En route, Marin ! est aussi un voyage dans une esthétique nette et épurée, parsemée de détails charmants. On pense notamment aux mèches encadrant le visage des personnages – tendres et mouvantes lignes –, aux planches où l’on retrouve un petit goût de Nils Holgersson ou E.T. l’extra-terrestre...

Avec En route, Marin !, Marine Schneider invite au voyage et à la rêverie. Une aventure ordinaire saupoudrée d’extraordinaire.

Carine Simão Pires