Le récit d’Éléonore Desclée se déroule sur une année scolaire complète et commence le jour de la rentrée. Jeanne entame sa rhétorique et envisage avec une légère appréhension l’année qu’elle va passer avec son nouveau professeur de français, Monsieur Lambermont, qualifié de tyran par les élèves. Son manque d’enthousiasme est encore plus manifeste quand elle apprend qu’elle ne sera pas dans la même classe que sa meilleure amie…
Monsieur Lambermont amorce sa dernière année de travail avant sa pension et décide de proposer à ses élèves un travail unique qui sera préparé tout au long de l’année : l’étude approfondie d’une œuvre classique choisie avec une illustration de sa modernité à travers un médium au choix (théâtre, musique, vidéo, bande dessinée, poésie…).
Jeanne décide d’analyser son roman préféré, Jane Eyre, mais elle déchante vite quand Monsieur Lambermont lui impose de travailler en binôme avec Alec, suite à un comportement insolent de ce dernier. Jeanne et Alec se connaissent peu, mais ils sont tous deux de bonne composition et s’organisent assez vite pour travailler ensemble.
Inspirée par l’esprit affirmé, libre et indépendant de Charlotte Brontë et passionnée par la beauté et les contradictions de l’âme humaine, Jeanne voit régulièrement son enthousiasme bridé par la vision pragmatique et parfois cynique d’Alec sur les choix de vie de l’autrice. Les 2 jeunes apprennent peu à peu à se connaître grâce à ce travail scolaire en duo et leurs nombreux dialogues piquants, où ils expriment leurs points de vue divergents, les aident à comprendre qui ils sont et ce qu’ils désirent en s’interrogeant sur les épreuves vécues par la romancière anglaise.
Charlotte in love est un roman pour la jeunesse qui s’adresse à un public âgé de 13 à 17 ans et qui met en valeur l’éclosion de 2 jeunes à un moment charnière de leur vie. Éléonore Desclée a pris le parti d’aborder les étapes classiques d’une dernière année en secondaire, ce qui donne une histoire simple et facile à lire, où certains éléments auraient pu être développés afin d’amener une complexité qui aurait donné du relief à l’intrigue et aux protagonistes.
Séverine Radoux