– D’où vient ton goût pour la fantasy ?
Bonne question… J’ai toujours été un fana de lecture et de romans d’aventure. Je lisais Les trois mousquetaires quand mes camarades de classe lisaient Oui-Oui… J’ai dévoré Jules Verne et Jack London, puis j’ai découvert Tolkien et Lovecraft et j’ai dévoré tout ce qui tournait autour.
– Des auteurs ou autrices fétiches en fantasy ?
En fait, je n’en ai pas beaucoup. À mon sens, en littérature anglo-saxonne, il y a beaucoup d’auteurs qui fonctionnent « à la recette », sans beaucoup d’originalité. Il y a Tolkien quand même, et puis les grands classiques, Fritz Leiber et Robert Howard. Une grande saga assez méconnue, ce sont Les Chroniques de Thomas l’incrédule par Stephen Donaldson, et puis il y a Ursula Le Guin, qui est une grande madame. Mais pour le moment, je m’intéresse surtout à la fantasy francophone, qui est souvent beaucoup plus mature et plus inventive que l’anglophone. Mes préférés sont Jean-Philippe Jaworski, qui excelle dans le format nouvelles, Cedric Ferrand et Stefan Platteau (un belge !!!)
– D’autres sources d’inspiration : séries, films, musique, BD, illus… ?
Oui, plein… Surtout en BD je dirais. La quête de l’oiseau du Temps de Loisel, un must, Gorn par Tiburce & Ogier, Le Sortilège du bois des Brumes par Bourgeon… Des illustrateurs aussi, mais souvent piochés au hasard de balades sur DeviantArt. Et puis, il ne faut pas oublier le jeu de rôles ! Très important. C’est un milieu très créatif tant en matière d’univers que de personnages.
– Trois titres à recommander à un ou une ado qui découvre la fantasy ?
Ouh, compliqué parce que je ne suis pas tout jeune. Mes références datent un peu et ne parlent plus toujours aux lecteurs actuels, j’en fais souvent les frais avec mes enfants. Je n’ai pas non plus les références d’un joueur de jeux consoles, type « The Witcher ». Je dirais quand même :
– Bilbo le Hobbit. Tolkien. Indispensable quand même !
– Bjorn le Morphir, de Thomas Lavachery. Du belge ! Idéal pour commencer.
– Le cycle de la Belgariade (10 tomes…) de David Eddings. Plus complexe déjà, mais le personnage principal est un ado et il y a une bonne dose d’humour. Je voudrais bien trouver le temps de le relire, d’ailleurs…
– Un « classique belge » qui compte ?
Les contes du Whisky de Jean Ray. Plus que Malpertuis. Des chouettes nouvelles. Je l’ai lu il y a longtemps… Encore un truc à relire !
Flamand des vagues de Jan Van Dorp. Un roman d’aventure et de voile au cœur du XVIIe siècle centré sur les corsaires ostendais. J’ai malheureusement appris par la suite que Van Dorp était un peu notre Céline à nous et qu’il a eu de gros soucis à la fin de la guerre car c’était un collabo…
– Pour mitonner une chouette potion, des ingrédients de prédilection ?
Ça dépend un peu de l’effet recherché. Mais à mon avis, il faut d’office une bonne lampée de bière artisanale belge en tout cas. Les raisins secs regonflés dans l’eau, ça marche bien aussi, ainsi que la cannelle et la coriandre. Et puis, quelques champignons cueillis maison lors d’une promenade un lendemain de pluie au cœur des Ardennes…. Après, si c’est pour écrire une bonne histoire, les ingrédients précédents restent valables, mais mieux vaut ajouter une bonne dose d’Imagination quand même. Et puis, un récit ça se structure, et généralement, les lecteurs n’aiment pas trop qu’on les balade. Donc, il faut assurer une vraie cohérence au récit. Pas du réalisme, hein, attention, ne vous trompez pas de pot ! Ce sont des épices qui se ressemblent, mais qui en fait, ne donnent pas le même arrière-goût. Le réalisme, ça peut être sympa, mais pour un récit de fantasy, c’est moins important que la cohérence.
– Une actu, des projets pour les mois qui viennent ?
La priorité, c’est la sortie de mon tome 3 qui devrait se produire en septembre. A priori, plus rien à faire, tout est dans les mains de mes éditrices, mais il y a les relectures, les choix de quatrième de couverture, des petits détails à régler. Après, j’ai pas mal d’envie qu’il faut que je canalise, toujours dans le domaine des mondes imaginaires, mais un peu moins dans la fantasy. Pour le moment, je travaille surtout sur un pitch de série télé S.F. afin d’obtenir un dossier que je puisse soumettre à des producteurs, mais le jeu de rôle reste au cœur de mes projets. J’ai beaucoup travaillé sur un jeu de rôle complet que j’aimerais trouver le temps de finaliser.
Dans les mondes imaginaires, si tu étais :
Un personnage : J’en ai incarné pas mal via le jeu de rôle, mais au final, c’est dans la peau d’un homme des bois que je me sens le mieux. Animisme, chasse et cueillette : des éléments qu’on retrouve dans « Bâtard » !
Un pouvoir : La maîtrise du feu. Capital ! Le connaître, lui parler, en faire son ami…
Un objet : Une hache ou un livre.
Un lieu : Une taverne ! Boire un coup avec des potes, il n’y a pas plus important dans la vie ! Je pense qu’on en prend tous conscience actuellement, alors que ce n’est plus possible. En plus, c’est un lieu universel. Il y en a toujours eu, partout, à toutes les époques.
Une époque, une civilisation : L’antiquité, je pense, mais pas romaine. Celte, ou en marge de l’Empire romain. Je n’aime pas trop les états trop centralisés. Ou le tout haut moyen-âge, le moment où l’Empire romain se délite. C’est une époque passionnante, où tout change et se reconstruit. La fantasy est presque toujours basée dans une époque de transition où la société se reforme après un cataclysme ou une période de décadence. Et il y a tout lieu de croire que notre civilisation approche le même genre d’étape…
Un moyen de déplacement : La marche ! Vieille comme l’homme, elle permet de passer partout en prenant le temps. Sinon, un ballon. J’aime assez bien cette idée d’être bercée au gré du vent. Le côté Steampunk aussi, le fait de se déplacer dans les airs, mais sans que ça aille trop vite, en pouvant profiter du paysage.