Panorama d’une littérature pour ados

La littérature pour ados en Belgique francophone | © Morgane Somville

Loin d’être cantonnée à un genre particulier, la littérature pour adolescents se révèle variée à souhait, tout particulièrement de nos jours, où elle propose un large éventail de sujets, d’univers et de styles. Récits fantastiques, certes, mais pas seulement. La littérature destinée aux ados touche également volontiers au roman policier, d’anticipation, humoristique, d’amour, psychologique, genres qui leur permettent d’aborder les thèmes les plus délicats ou les plus graves… avec, le plus souvent – il s’agit là d’un dénominateur commun de cette littérature -, un protagoniste de l’âge de ses lecteurs. C’est qu’il en faut pour tous les goûts afin d’atteindre ce public particulièrement volatil.

L’une des préoccupations principales qui anime cette littérature consiste à susciter l’intérêt d’une tranche d’âge spécifique, précisément celle où certains seraient enclins à abandonner la lecture qui, sous le poids de la contrainte scolaire, peut parfois sembler plus ennuyeuse ou laborieuse qu’auparavant. Sans compter que la lecture « littéraire », on le sait, se trouve parfois soumise à la rude concurrence d’autres loisirs particulièrement attractifs, internet, jeux vidéo et réseaux sociaux en tête. Pour remédier à ce risque de décrochage, auteurs et autrices, éditeurs et éditrices mais également bibliothécaires et profs rivalisent de créativité et de talent pour offrir aux jeunes une littérature faite sur-mesure et leur permettre d’y accéder comme d’y prendre du plaisir. Et force est de constater que cela marche…

À cet égard, contrairement à ce que l’on pourrait parfois penser, l’explosion de l’utilisation des écrans n’a pas que des effets négatifs. De nombreuses initiatives se sont spontanément créées sur internet. Parmi celles-ci, les réseaux sociaux de lecteurs, qui permettent à ces derniers d’échanger conseils et avis de lecture. Certains s’adressent spécifiquement aux adolescents et adolescentes ainsi qu’aux jeunes adultes. Un autre phénomène de l’ère numérique est celui des fanfictions qui constituent une manifestation intéressante sur le net. Il s’agit de communautés d’admirateurs d’un ouvrage ou d’un univers littéraire qui se rassemblent pour écrire collectivement la suite de leurs aventures favorites, s’appropriant leurs protagonistes préférés. Les livres anglo-saxons pour adolescents y sont surreprésentés, Harry Potter au premier rang. Enfin, les Booktubeurs et Booktubeuses, Bookstagrameurs et Bookstagrameuses présentent leurs lectures coups de cœur dans de courtes vidéos, publications ou « reels » accessibles en ligne. Bien loin du décrochage, ce sont de véritables passionnés qui, pour la majorité, continuent à plébisciter les bons vieux livres de papier. Pour le plus grand plaisir des éditeurs comme des lecteurs potentiels qui les suivent sur le net et commentent leurs posts.

Si de nombreux écrivains belges pour adultes sont bien connus du public, et si nombre d’illustrateurs et illustratrices pour enfants ou de bédéistes font également parler d’eux, les auteurs et autrices pour ado en Belgique francophone n’ont pas (encore, espérons-le !) leur Amélie Nothomb, leur Mario Ramos ou leur Philippe Geluck. Or, certaines et certains d’entre eux sont indéniablement des auteurs de grande valeur et nos maisons d’édition se montrent particulièrement actives dans ce domaine. Il était donc temps de réaliser un panorama (non-exhaustif) d’une littérature adressée à cette tranche d’âge et de l’activité déployée par ceux qui la portent : les éditeurs et éditrices mais aussi les auteurs et autrices dont ils prennent en charge les œuvres. Nous ne traiterons ici que des romans et nouvelles, qui constituent un champ déjà large, et il ne sera pas question de poésie, de bande dessinée ou de théâtre.

Duculot précurseur : Travelling

Mais remontons tout d’abord un peu dans le temps…

En 1972, la maison d’édition belge Duculot crée une collection de romans destinés aux jeunes de treize à seize ans. Travelling, c’est son nom, est novatrice en la matière. Nous sommes alors en pleine période d’expansion de la littérature de jeunesse. Celle-ci découvre de nouvelles voies, de nouvelles manières de s’adresser aux enfants. Certains éditeurs précurseurs s’avancent sur des chemins encore inconnus. Travelling propose aux adolescents des récits liés à des thématiques contemporaines pour « mieux se comprendre et comprendre le monde. Les ouvrages qu’elle propose allient à l’authenticité des situations un style direct et original. » C’est ainsi que Duculot définit la ligne éditoriale de sa collection.

En 1976, l’éditeur décline son catalogue pour les jeunes avec Travelling sur le futur, une sous-collection axée sur la science-fiction. En 1993, c’est chez Casterman que Travelling continue de raconter ses histoires avant de s’arrêter définitivement quelques années plus tard (la dernière parution datant de 1996).

Parmi les titres qui ont marqué les jeunes lecteurs de l’époque, on trouve Un été pour mourir (1979) de Lois Lowry et réédité en 1993 chez Casterman, Vie et mort d’un cochon (1976) de Robert-Newton Peck et réédité par Flammarion et surtout Le Robinson du métro (1978) de Felice Holman. Cet ouvrage américain, devenu culte, est disponible aujourd’hui dans le catalogue de Casterman. Il narre comment le jeune Slake, un garçon de treize ans maltraité par les siens, trouve refuge dans les profondeurs du métro new-yorkais et y mène une vie clandestine qui s’organise au fil des jours.

On trouve bien entendu parmi les publications certains auteurs belges comme Pierre Coran avec La Mémoire blanche ou France Bastia qui y a publié Le cri du hibou. Certains écrivains qui seront cités plus loin, comme Nadine Monfils ou Patrick Delperdange, y ont également été publiés.

Depuis, l’idée de proposer une littérature spécifique aux adolescents va de soi et, chez nous, quelques « petits » éditeurs (en opposition avec les grands groupes éditoriaux français qui dominent le marché du livre francophone) ont pour mission de dénicher et d’accompagner des auteurs pour continuer à offrir aux jeunes des romans attrayants et de qualité, avec comme point commun, en tout cas pour les trois dont il sera ici question, de préférer publier peu mais bien.

Alice au pays des romans

Les éditions bruxelloises Alice jeunesse ont été fondées en 2001 par Michel de Grand Ry. Cet éditeur a tout particulièrement développé, pendant toutes ces années, les axes de l’album illustré d’une part, et du roman d’autre part. La direction de la maison a été reprise en 2015 par Mélanie Roland, auparavant assistance d’édition. « Nous avons pour objectif de publier des textes qui apportent des pistes de réflexion aux jeunes lecteurs et aux adolescents, et qui leur permettent de se confronter à des problématiques actuelles, sans jamais oublier l’aspect divertissant de la lecture. », dit-elle. Cette maison d’édition, qui privilégie une politique d’auteur en suivant les siens sur le long terme et en favorisant un constant dialogue avec ceux-ci, a développé un catalogue de romans fort attrayants, qui s’étoffe d’année en année. Les collections Tertio, adressée aux treize à seize ans, Deuzio, pour les pré-ados, mais aussi les collections SF ou Fantasy, offrent un large choix de livres, écrits en français ou traduits. Pour les plus grands, la collection Chapelier Fou présente des textes plus exigeants destinés aux plus de seize ans.

Parmi les auteurs belges, la namuroise Marie Colot a publié régulièrement chez Alice depuis la parution de son premier roman, En toutes lettres, en 2012. Elle aborde des thèmes proches du vécu des jeunes qu’elle connait bien puisqu’elle les côtoie régulièrement lors de rencontres et d’ateliers de lecture et d’écriture. Ainsi, dans le roman Dans de beaux draps, elle envisage la construction identitaire sur les réseaux sociaux, la confrontation entre la vie réelle et virtuelle et le harcèlement quotidien à travers le parcours d’une jeune fille de seize ans. Les baleines préfèrent le chocolat narre l’insertion sociale chahutée d’Angelina, surnommée Burger par ses charmants camarades en raison de son embonpoint et de son penchant pour la malbouffe.

Les romans de Marie Colot traitent surtout, avec humour le plus souvent, des relations des adolescents entre eux, de la force de l’amitié, de la recherche de soi. Après sept romans pour adolescents chez Alice, auxquels se sont ajoutés des textes pour plus jeunes, ses livres, qui suscitent l’intérêt des lecteurs comme des professionnels. Son roman Eden,fille de personne, publié chez Actes Sud Junior, a reçu le Prix Libbylit du roman jeunesse belge en 2022 et a nommé pour quatre autres récompenses.

Les romans de science-fiction ou de fantastique colorent le catalogue d’Alice jeunesse de tons tout différents. La série Thomas Passe-Mondes, que l’on doit à Éric Tasset, ne compte pas moins de huit tomes. On y suit Thomas, un orphelin de quatorze ans, qui a la particularité de pouvoir franchir la frontière qui nous sépare d’un univers parallèle. Plus récemment, les deux tomes de Bâtard, écrits par Ukko, nous emmènent chez les orcs. Un jeune sans-crocs nommé Bâtard est chassé de son village et nous conduit dans un univers peuplé de nains, de gobelins mais aussi d’humains. Les deux volumineux tomes d’heroic fantasy présentent un personnage à la fois bestial et attachant et un récit plein d’action qui devrait ravir les amateurs du genre.

Autre roman d’aventure teinté d’imaginaire, Granlarge et Loncour, écrit par André Borbé, est un livre attachant. Cet auteur-compositeur, habitué au monde de la chanson et du spectacle jeune public, sait capter non seulement un auditoire, mais aussi son lectorat. Il a su créer un univers cohérent, balayé par les vents, battu par les embruns, où l’on lit avec plaisir les périples du jeune Tzoutzi.

Mijade, gardien d’un patrimoine

En 2007, la maison d’édition namuroise Mijade, fondée en 1993 par Michel Demeulenaere et publiant des albums pour petits et des romans pour grands enfants, complète son catalogue en accueillant les départements de littérature jeunesse de Memor et Zone J – Espace Nord Jeunesse. C’est un riche héritage qui rejoint à cette occasion l’éditeur namurois. À la tête des collections de littérature, Muriel Molhant édite des fictions d’autrices et auteurs contemporains. On y trouve depuis tout un répertoire d’écrivains belges francophones, dont certains reconnus en littérature pour adultes, à l’instar de Frank AndriatPierre CoranGuduleArmel JobNadine MonfilsEva Kavian ou Xavier Deutsch. Ce dernier, qui publie son premier roman en 1989 chez Gallimard, et a également vu certains de ses textes édités à L’école des loisirs, privilégie depuis quelques années Mijade.

En 2003, Tombé du camion, un récit d’anticipation et de révolte, est lu par des centaines de jeunes dans le cadre du Farniente (dont il sera question plus bas). Avec Onze !, publié en 2011, il signe un jubilatoire roman footballistique qui raconte comment un tout petit club de Flandre s’apprête à affronter l’AC Milan en demi-finale de coupe d’Europe.  Ce roman fait l’unanimité et remporte le prix Libbylit. Paru en 2019, Homme noir sur fond blanc narre le périple d’un jeune soudanais, inspiré des récits de réfugiés accueillis par l’auteur.

Nadine Monfils est écrivaine et réalisatrice, mais aussi critique littéraire. Comme beaucoup d’auteurs évoqués ici, elle n’écrit pas que des romans pour les jeunes, loin de là. Cependant, elle a publiés quatre titres chez un éditeur jeunesse, Mijade en l’occurrence (dont certains ont d’abord été édités dans la collection Travelling). Si Nickel Blues (2011) et Les fleurs brûlées (2009) paraissent de prime abord très différents, le premier ayant pour protagonistes deux ados glandeurs de notre époque alors que le deuxième se situe dans le Paris du XVIIe siècle, les deux romans ont ceci de commun qu’il s’agit, comme la plupart des livres de cette autrice de polars, de saisir l’intérêt du lecteur à la faveur d’enquêtes captivantes. Le genre est apprécié des jeunes, souvent friands de suspense, et Nadine Monfils le pratique avec un brio certain, comme en témoigne plus récemment Le doux murmure du tueur, publié en 2021.

C’est indéniablement l’émotion qui prend le dessus dans Ma mère à l’Ouest. Dans ce roman d’Eva Kavian, la toute jeune Sam, enceinte à dix-sept sans le vouloir, dévoile son histoire familiale. Elle-même est née d’une femme trop jeune et, surtout, handicapée mentale. Corollairement à celle des jeunes mères, Eva Kavian évoque la difficile thématique de la maladie mentale, qu’elle connait de près puisqu’elle a elle-même travaillé en hôpital psychiatrique. Mais elle traite avant tout des relations qui unissent les membres d’une famille. Ces deux thèmes reviennent dans La dernière licorne, un très beau texte paru en 2008. Adolescente, la protagoniste et narratrice a vu sa vie basculer des années auparavant lors d’un accident domestique, une chute dont sa sœur n’est pas sortie indemne. Cette autrice qui touche à tous les genres, écrit pour tous les âges et anime des ateliers d’écriture propose des textes ambitieux, le plus souvent pour les 14-17 ans.

Les Barons, c’est d’abord un film du réalisateur bruxellois Nabil Ben Yadir sorti en 2009 et qui a fait parler de lui, mais ce que certains ignorent, c’est qu’il s’agit aussi d’un livre.

L’histoire, signée par le réalisateur du film et le scénariste Laurent Brandenbourger, se déroule dans les quartiers multiculturels de Molenbeek-Saint-Jean, qu’une actualité récente tend à réduire injustement à sa face sombre. On y suit le quotidien de quatre amis. Quatre portraits de glandeurs professionnels dont les ambitions distinctes et les relations affectives les mèneront sur des voies différentes. L’apparent humour et l’autodérision ne masquent pas les cafouillages et les coups durs de la vie. La difficulté de se trouver déchiré entre deux mondes, deux cultures, est traitée entre tragique et comique. Ce roman atypique aborde un thème trop rare et traite d’une jeunesse issue de l’immigration trop peu représentée en littérature.

Mijade privilégie les récits de vie et les thématiques touchant les jeunes, soit faisant partie de leur quotidien, soit relatives à des sujets de société les interpelant particulièrement. C’est le cas d’un des auteurs phares de la maison, Frank Andriat. Le prolifique romancier, enseignant à Schaerbeek, publie en 1986 Le journal de Jamila, initialement paru au Cri. Depuis, le roman a été réédité à de nombreuses reprises et, devenu une lecture scolaire, a été lu par des milliers de jeunes. Le récit, qui se présente comme un authentique journal, fait découvrir le quotidien pas toujours facile d’une jeune fille issue de l’immigration marocaine. Souffrant du regard de ceux qui la considèrent comme une étrangère, elle n’aspire qu’à vivre avec les mêmes chances que ses camarades.

Frank Andriat multiplie ensuite les publications. Si le contexte multiculturel constitue de façon récurrente la matière de son œuvre, il traite aussi de l’amour (L’amour à boire), de la fugue, du suicide, de l’homosexualité (Tabou), de la guerre (Je t’enverrai des fleurs de Damas) ou du harcèlement (Rumeurs, tu meurs !). Ses livres sont autant de manières d’entamer la réflexion et le débat chez les ados. C’est probablement pour cette raison qu’ils sont tant utilisés en classe.

Cette utilisation scolaire des romans est privilégiée par Mijade. En effet, l’éditeur propose de nombreux documents pédagogiques à destination des professeurs. Suggérant pistes d’exploitation ou exercices d’écriture, ils encouragent nos enseignants à favoriser une littérature « locale » et de ce fait plus proche des lecteurs auxquels elle s’adresse.

Enfin, l’éditeur namurois fait également des incursions dans la science-fiction. De la terrible et magnifique histoire des créatures les plus moches de l’univers, écrit par Thomas Gunzig, raconte l’histoire d’un Yurk, jeune extraterrestre, avec Polo, petit ouvrier dans une fabrique de crayons de couleur. Dans Reborn, l’écrivain Thierry Robberecht place son récit, fluide et rythmé, en 2064. La Terre n’étant plus habitable, les humains les plus riches ont été relocalisés sur une nouvelle planète ultra-sécurisée. Des passagers clandestins, appelés « invasifs », tentent d’y trouver un avenir. Ainsi, le livre permet indirectement d’aborder le sujet de la crise migratoire. Dans l’impressionnante bibliographie de cet auteur et scénariste de bande dessinée, on trouve également des romans policiers, pour les amateurs du genre.

Ker, un « village littéraire »

Andriat, cité plus haut, est aussi l’auteur de la série Bob Tarlouze, publiée cette fois chez Ker éditions. Cette maison basée à Hévillers édite depuis quelques années la collection Double Jeu, qui accueille des romans pour jeunes lecteurs. Ker signifie « village » en breton, afin que chaque auteur, chaque livre publié trouve un chez-soi. La série de Frank Andriat y occupe une place de choix. « My name is Bob, Bob Tarlouze » : ainsi commence le premier tome de la série d’aventure qui porte le nom de son atypique héros, un garçon de quinze ans qui mène des enquêtes policières et s’habille en rose. Pleins d’humour, les quatre tomes consacrés à ses investigations circulent, eux aussi, dans les écoles, puisque l’auteur participe à de fréquentes rencontres avec le public scolaire.

Ker pose peu à peu les jalons d’une collection de romans jeunesse qui prend du poids.  Sorti 2016, Où es-tu, Yazid ? de Claude Raucy traite d’un sujet difficile, celui du terrorisme, à travers un personnage revenu de Syrie.

Entre les enquêtes espiègles et les thématiques plus graves, Ker publie aussi des romans d’aventures avec Les aventures de Parsifal Crusader de Michel Honaker, entre Jules Verne et Indiana Jones, ou encore du réalisme magique avec Et dans la forêt, j’ai vu. Dans ce premier roman jeunesse, Vincent Engel revient à la Toscane de son Retour à Montechiarro avec une histoire d’amour sur le pouvoir du rêve et de l’évasion.

À l’instar de Mijade, Ker favorise l’exploitation scolaire de ses publications jeunesse en proposant aux professeurs de français des dossiers pédagogiques liés à chacun des romans. Ces comptes-rendus sont d’ailleurs réalisés par le comité de lecture de Ker qui est composé de… professeurs de français ! Fondée par Xavier Vanvaerenbergh, Ker collabore en effet de près avec cette équipe pour faire vivre ses parutions dans les classes.

Aventure en Fizzland

Comment parler de littérature pour adolescents en Belgique francophone sans évoquer Thomas Lavachery, notre J.K. Rowling national (toutes proportions gardées, bien sûr…) ? S’étant taillé une réputation solide et justifiée chez nous comme à l’étranger, l’auteur ucclois est connu et reconnu avant tout grâce à sa série à succès Bjorn, une saga qui s’étend sur sept tomes déjà, toujours à suivre, publiée à L’école des loisirs. En 2004, le premier tome, Bjorn le Morphir, fait immédiatement parler de lui. Les lecteurs y suivent les péripéties d’un jeune viking dans le Fizzland (pays inventé par l’auteur et dont il a développé l’histoire, la géographie et l’archéologie), en proie à une neige maléfique qui le cloître avec les siens dans sa demeure pour un rude hiver qui le verra se métamorphoser en guerrier. Le roman conquiert aussitôt un lectorat qui attend impatiemment le deuxième tome, Bjorn aux Enfers I.

De livre en livre, les aventures de ce jeune et redoutable viking l’amèneront au cœur de la terre, puis, dans Bjorn aux armées, au cœur de la guerre. Pays imaginaire, dragons, trolls, épées : nous sommes en plein heroic fantasy, aucun doute n’est permis. Cependant, Lavachery se démarque du genre et évite avec brio ses poncifs. En effet, il n’a jamais été lui-même un grand lecteur de médiéval fantastique et affirme ne pas en connaître les codes. Il part donc sur des bases neuves plutôt que de se poser en énième successeur de Tolkien.

Sa première passion est la bande dessinée. Ses débuts, il les a faits comme illustrateur et a publié l’une ou l’autre page dans le journal Tintin. Ayant également réalisé deux films documentaires, l’aspect visuel est chez lui essentiel. Ses histoires, il les visualise puis les écrit, donnant à voir autant qu’à lire. Il accompagne ses romans d’illustrations, de cartes du Fizzland et veille à la bonne adaptation de Bjorn en bande dessinée, avec Thomas Gilbert au dessin.

À l’origine, Bjorn a été inventé pour son fils aîné à qui il racontait des histoires de son invention à haute voix. L’intérêt qu’a porté son fils à ce personnage l’a poussé à se lancer dans l’écriture. Il rédige sans plan précis, avançant avec son héros au gré des aventures. En 2015 sort un nouveau roman, Ramulf, qui se situe dans le même univers que Bjorn.

Sur son site, Thomas Lavachery aime favoriser la proximité avec ses lecteurs et se montre accessible. Lorsque ceux-ci lui écrivent, lui posant de bonnes questions sur ses histoires ou son métier, il y répond avec beaucoup de simplicité. Il multiple également les rencontres dans le cadre scolaire. L’un de ses livres, La colère des MacGregor, édité chez Bayard, est d’ailleurs né d’un projet d’écriture collective avec une classe.

Des auteurs devenus classiques aux jeunes talents

Gudule était une grande romancière pour enfants. Son portrait par Natacha Wallez ayant été publié dans Le Carnet et les Instants (n° 188, 1er octobre 2015), cet article ne lui accordera pas la place qu’elle mérite. Pour les ados, elle a notamment écrit L’amour en chaussettes, une réjouissante histoire d’amour abordant sans détour la première expérience sexuelle.

Gudule, autrice au style farfelu et à l’imaginaire riche et décalé, n’écrivait pas uniquement ce type de récit. Son œuvre fait en outre la part belle au fantastique et au conte, mais aussi à l’Histoire. Son roman pour pré-ados, La bibliothécaire, célèbre l’univers des personnages de romans et encense le pouvoir des livres. Décédée en 2015, elle a laissé une œuvre qui a marqué des générations de jeunes lecteurs.

Patrick Delperdange commence sa carrière d’écrivain par des romans policiers (il a d’ailleurs reçu le prix Simenon en 1987). Il écrit aussi des pièces de théâtre, des scénarios de bande dessinée ou pour la télévision. Nombre de ses romans sont destinés aux enfants ou adolescents. Chez Mijade, il publie notamment Comme une bombe, dans lequel un adolescent mène l’enquête sur le meurtre d’un de ses proches, ainsi que Tombé des nues, récit dans lequel un garçon de seize ans est malgré lui amené à livrer un mystérieux colis qui le plongera dans des situations inextricables. Delperdange est aussi l’auteur de séries d’aventures : L’œil du milieu et Ishango, tous deux parus chez Nathan, et Le Royaume des Euménides, publié par Gallimard. Enquêtes ou romans d’aventures, ses livres offrent toujours des lectures emplies d’action et de mystère.

Le Liégeois Luc Baba, auteur de plusieurs romans mais aussi professeur, comédien, chanteur et slameur, a écrit, parmi sa quinzaine de romans, un texte vif et lucide pour les adolescents. Les aigles ne tuent pas les mouches, sorti en 2011 chez Thierry Magnier, est un roman plein d’énergie racontant le parcours de la jeune Zoé qui apprend le jour de son anniversaire qu’elle est moche. Elle tente de vivre avec ce constat et la douleur qui en résulte, pas vraiment aidée par sa famille brinquebalante, Elle fonde le « club des mouches » (comprendre : des moches), pour répondre avec humour à ce vilain tour du sort.

Mathieu Pierloot, issu du milieu enseignant bruxellois (l’univers scolaire est d’ailleurs rendu avec beaucoup de justesse dans son œuvre), publie son premier roman jeunesse, L’amour, c’est n’importe quoi ! en 2014 à L’école des loisirs. Si ce livre s’adresse plutôt aux pré-adolescents et pré-adolescentes, le roman suivant, qui vient de paraître chez le même éditeur, concerne un public plus âgé. En grève ! raconte la découverte du militantisme politique par un groupe d’ados sur fond de grève des professeurs.  À la conscientisation sociale qui enflamme une bande de potes s’ajoutent les histoires de cœur du narrateur. On retrouve d’ailleurs ce dernier dans Summer kids, qui s’adresse aux jeunes adultes et décrit la délicate période de transition entre la fin du lycée et les études supérieures, et lors de laquelle il faut choisir son parcours professionnel. Dans ses textes tout en dialogues, Pierloot décrit l’âge où bouleversements et révolte font délicieusement frémir l’âme.

C’est également dans le catalogue de L’école des loisirs que l’on trouve les livres de Marie Chartres. Française d’origine, elle exerce le beau métier de libraire à Bruxelles. Ses textes s’adressent à différentes tranches d’âge, notamment aux adolescents dans quatre romans subtils et intimes, portés par une écriture délicate. Bleu de Rose (2009), son premier roman, aborde un de ses sujets de prédilection : la fratrie. Il en est également question dans Comme un feu furieux (2014), qui se déroule dans une ville silencieuse et blanche de Sibérie. Dans ses textes, on trouve des personnages en proie avec les difficultés de la vie (maladie, deuil…), à la croisée des chemins, en quête d’une nouvelle façon de vivre. Ces thèmes traversent également Les petits orages (2016) et L’âge des possibles (2020), qui se déroulent tous deux aux États-Unis. Avec ce dernier, Marie Chartes crée un roman à trois voix, celles de ces trois personnages principaux. Deux d’entre eux sont issus d’une communauté amish et se frottent au monde moderne afin de choisir leur destinée en connaissance de cause. Cette brusque découverte vient amplifier les difficultés propres à l’entrée dans l’âge adulte.

La jeune bruxelloise Aylin Manço se fait remarquer dès 2019 lors de la parution de son premier roman, La dernière marée, aux éditions Talents Hauts. Sur une terre où les eaux refluent, la mer disparait, les rivages se vident. Dans une station balnéaire presque déserte, la jeune Élo passe quinze jours décisifs. Relations parentales et amour naissant sont au cœur de ce roman comme de celui d’Ogresse, son deuxième et excellent livre, lauréat du prix Libbylit du meilleur roman belge en 2021 et sélectionné pour les prestigieuses Pépites du Salon de Montreuil en 2020, et dont l’action se déroule dans des décors ixellois existants. Inscrit dans la veine du réalisme magique, ce texte déroutant et frontal narre le parcours d’une adolescente devant faire face non seulement à des problématiques de son âge, mais aussi à l’apparition d’événements bien plus perturbants et violents. Le thème du cannibalisme est ici traité avec finesse et permet de faire grimper la tension tant les ambiances mettent le lecteur sous une délicieuse pression. En octobre 2022 paraitra Les éblouis, le troisième roman d’Aylin Manço. Cette jeune autrice est sans aucun doute au début d’une prometteuse carrière…

Si Vinciane Moeschler, lauréate du Prix Rossel en 2019, écrit principalement pour les adultes, elle a également publié deux ouvrages pour ados. À corps parfait, paru en 2020 chez Muscadier, est une histoire d’amour et de haikus qui traite du difficile sujet de l’anorexie. Quant à Caraïbes amers, il raconte l’exil d’un jeune parisien de quinze qui quitte sa ville pour la République dominicaine. L’occasion pour lui d’être confronté à de dures réalités sociales et de faire évoluer son regard sur le monde.

Enfin, bonne nouvelle pour les jeunes encore peu tentés par l’idée de se farcir une grosse brique : les éditeurs ont pensé à eux et proposent des textes très courts et percutants. C’est le cas de la collection Adopuscules des éditions bruxelloises Lamiroy, qui regroupe de petits ouvrages vendus à prix modique. Et dans la collection Court toujours des éditions Nathan, l’auteur franco-bruxellois Vincent Cuvellier, qui a l’habitude de s’adresser à un public plus jeune, a eu la bonne idée de publier Le plus mauvais livre du monde, un récit franchement drôle qui devrait plaire aux plus rétifs à la lecture. Certains des récits au format court publiés dans le cadre de la Fureur de lire s’adressent également aux ados : ceux-ci sont disponibles gratuitement en ligne sur Objectif plumes.

Littératures de l’imaginaire : fantasy et dystopies

Le parcours de Christelle Dabos, autrice originaire de Côté d’Azur résidant maintenant en Belgique, est révélateur de l’impact de nouveaux canaux de diffusion littéraire. Ses textes fleurissent d’abord au sein d’une communauté d’auteurs et d’autrices sur internet, Plume d’Argent, avant de suivre un parcours plus conventionnel. Lauréate du concours « Premier roman » organisé par Gallimard, auquel elle participe en 2012, elle voit son manuscrit publié en 2013 chez ce même éditeur. Il s’agit des Fiancés de l’hiver, premier tome de la passionnante série La passe-miroir, qui reçoit le Grand Prix de l’Imaginaire en 2016. Cette saga de fantasy en quatre tomes nous plonge dans un monde éclaté en morceaux, aux univers aussi variés que redoutables. Son anti-héroïne se révèle aussi inventive que la jeune écrivaine qui imagine ses aventures. Animisme, pouvoirs magiques, trahisons, relations troubles… Dabos nous plonge dans des intrigues bien construites et dépeint des personnages subtils et complexes.

Cindy Van Wilder a vu sa notoriété grandir grâce à sa saga en quatre tomes Les Outrepasseurs, publiée chez Gulfstream. On lui doit aussi les deux tomes de Terre de brume, récit de fantasy post-apocalyptique, dans lequel le monde est recouvert d’un épais brouillard toxique. À travers les péripéties de ses deux héroïnes, l’autrice inscrit son texte dans un double engagement, féministe et écologique.

Autrice également de Memorex, un thriller d’anticipation, cette jeune écrivaine semble privilégier une littérature de genre, mais ne s’y cantonne pas. En effet, on trouve aussi des romans réalistes contemporains à son actif, comme #tousdebouts, destiné à un public dit « young adults ».

Villa anima, le premier roman de Mathilde Maras, s’inscrit dans les romans dystopiques. Publié dans la collection Échos chez Gulf Stream, destinée au 13-15 ans, ce roman féministe augure un intéressant début de carrière. Autrice également à suivre, A. D. Martel publie en 2022 chez Scrinéo les deux tomes De rouages & de sang, une saga aux accents steampunk prononcés.

La liégeoise d’origine espagnole Katia Lanero Zamora est l’autrice de plusieurs romans appartenant au genre des littératures de l’imaginaire. Après le remarqué Les ombres d’Esver, paru en 2018 chez ActuSF, elle publie chez le même éditeur La Machine (tome 1). Ce roman prenant plonge ses lecteurs dans une ville d’une Espagne fictive et ses rouages politiques. C’est dans la même collection que l’on trouve les romans La stratégie des as et Ex Dei de Damien Snyers, à la croisée du steampunk et de la fantasy. Les amateurs du genre y croisent elfes et trolls pour leur plus grand plaisir.

Les littératures de l’imaginaire semblent constituer un support privilégié pour parler des maux de notre époque. Dans ses Biotanistes, publiés en 2021 chez ActuSF, Anne-Sophie Devriese imagine un monde futur, postapocalyptique, duquel ont presque disparu les ruisseaux, les animaux et… les hommes. Ce nouveau monde de femmes, dirigé par des sorcières, a relégué les hommes au rang d’esclaves reproducteurs. Catastrophes écologiques et féminisme sont au cœur de ce roman. Ainsi, les dystopies, ou la science-fiction, offrent ainsi aux auteurs et autrices une distance et une liberté qui leur permet de mieux livrer des textes engagés politiquement, et d’aborder d’autres thèmes tels que la surveillance, les traitements réservés aux migrants, ou les inégalités sociales. Une bonne manière d’amorcer de passionnants débats avec les adolescents !

Encourager et promouvoir

Auteurs et autrices, éditeurs et éditrices belges offrent aux ados une littérature de qualité présentant des styles et genres variés, qui couvrent toute la gamme des goûts et des couleurs des lecteurs de cette tranche d’âge dont il est parfois dit qu’il serait délicat d’éveiller et de maintenir l’intérêt, surtout sur la longueur. La lecture n’est pas une activité qui va de soi à cet âge. Elle a besoin d’être soutenue et encouragée. De nombreux acteurs y œuvrent en Belgique francophone. Bibliothécaires, libraires, professeurs ou instances culturelles, ils sont nombreux à communiquer leur enthousiasme et à offrir un accès à tous les jeunes à la littérature pour adolescents.

La bibliothèque d’Ixelles, pour ne citer qu’elle, a mis sur pied en 2004 un Club de lecture Ados. Depuis lors, chaque mois, un petit groupe se réunit autour d’un goûter très attendu. Le but est de faire lire à ses membres « de tout », et pas uniquement les romans vers lesquels ils se dirigeraient d’eux-mêmes. Les jeunes lecteurs, « recrutés » parmi les habitués des lieux, se voient proposer des livres choisis par deux bibliothécaires. Ils sont ensuite invités à faire part de leur avis et à donner au livre une note qui sera collée sur l’ouvrage. Ainsi, tous les jeunes fréquentant la bibliothèque peuvent bénéficier des conseils des ados du Club.

Noémie Ons, l’une des bibliothécaires en charge du projet, participe également à la présélection du Farniente. Créé en 2000, il a été organisé par la Ligue des Familles mais est depuis devenu une ASBL indépendante.

Ce prix littéraire invite chaque année les ados à lire une sélection de cinq livres choisis par des adolescents et adolescentes parmi les parutions récentes. Pour participer, il suffit de lire les ouvrages et de voter. L’objectif du prix est de promouvoir une lecture plaisir, hors obligation scolaire. Certaines règles existent pour guider les décisions des jeunes qui établissent la sélection des ouvrages et les amener à faire des choix cohérents. Ils sont par exemple invités à opter pour des lectures qui donnent envie de débattre ou de s’ouvrir à l’autre.

Enfin, la même bibliothécaire nous explique que leur principal projet futur est le développement du quart d’heure de lecture quotidien en classe, au sein  d’écoles secondaires avec lesquelles la bibliothèque collabore. Il s’agira d’accompagner les enseignants dans cette pratique qui constitue un outil simple et très puissant pour accrocher les jeunes à la lecture, les faire débattre, réfléchir.

Ce type d’initiative existe un peu partout, non seulement en bibliothèque mais aussi dans certaines librairies. À Woluwe-Saint-Lambert, les ados du Rat Conteur partagent leurs coups de cœur lors de rencontres organisées tous les vendredis. Ces initiatives sont en général l’œuvre de libraires particulièrement zélés.

C’est aussi du monde de la librairie que nous vient Deborah Danblon, chroniqueuse radio à la RTBF dans « Tendances Première » ou « La Librairie Francophone ». Elle y partage ses coups de cœur de lectrice assidue, spécialisée en romans pour adolescents, avec un enthousiasme communicatif.

Du côté de l’école, de nombreux professeurs, passionnés de littérature, engagent leurs élèves dans des projets tels qu’Auteurs en classe, initié par la Fédération Wallonie-Bruxelles, qui permet à des auteurs de venir rencontrer leurs lecteurs dans le cadre de scolaire.

C’est la même Fédération Wallonie-Bruxelles qui organise, tous les deux ans, le Prix des lycéens. En collaboration avec les professeurs, il s’agit de faire lire à des élèves de fin d’études secondaires une sélection de cinq romans belges de langue française.

Cette fois-ci, il ne s’agit plus de littérature pour la jeunesse mais bien de romans destinés aux adultes. Une manière de les faire doucement entrer dans la littérature « pour les grands », et, si l’on en croit la devise du Prix de lycéens « Du plaisir de lire au délice d’élire », de les amener à y prendre goût. Parmi les précédents lauréats, on trouve Henry BauchauBernard Tirtiaux et autres. La dernière édition du prix, en 2021, a couronné le roman Bluebird de Geneviève Damas, publié chez Gallimard.

Dans le but de s’adresser aux ados un peu moins âgés, la Fédération Wallonie-Bruxelles a ouvert depuis 2021 le concours annuel « La Petite Fureur », auparavant limité aux 12-13 ans, à une nouvelle tranche d’âge, les 14-15 ans.

Ouvert à tous les genres (on y trouve d’excellents albums de bande dessinée), ce concours vise autant à susciter le plaisir de lecture qu’à mettre en avant auteurs et autrices belges. Il développe également la créativité des jeunes qui sont amenés à réaliser une œuvre, plastique, littéraire ou autre, autour d’un ouvrage choisi.

Mais si, les jeunes lisent !

Tous ces projets sont autant de signes qui témoignent de la belle vitalité d’une littérature pour adolescents qui lisent, si si, et qui aiment le revendiquer (en ligne, de préférence). Les jeunes lectrices et lecteurs passionnés se multiplient et adorent discuter de leurs personnages préférés. Les auteurs et autrices leur proposent des romans au plus près de leurs multiples préoccupations, du plus banal à l’extraordinaire, du plus réaliste au plus fantastique, des textes les plus accessibles aux plus exigeants, les amenant pas à pas à considérer la littérature comme une part essentielle de leurs activités. Pour rêver, pour réfléchir, pour leur faire vivre de trépidantes aventures ou leur permettre d’évoquer des sujets difficiles, ils piochent volontiers dans les piles des librairies ou les rayonnages des bibliothèques. Difficile de ne pas trouver sa tasse de thé tant l’offre est variée et qualitative. À l’heure d’une starification de certains romans anglo-saxons adaptés en films à succès, la littérature pour les jeunes a, dans le monde entier, plus que jamais le vent en poupe. Une occasion en or et à saisir pour tous les acteurs du livre pour adolescents, chez nous comme ailleurs.


© Fanny Deschamps, juillet 2022

Une première version de cet article a été publiée en 2016 dans la revue papier Le Carnet et les Instants : l’article est disponible sur le site Revues.be

La littérature pour ados en Belgique francophone en 12 titres :

Bjorn le morphir

Sélection Petite Fureur 2005 Prix Sorcières 2006 Prix des Dévoreurs de livres 2006 Prix Hurtmans 2012 (cat 12-14 ans)

Ogresse

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