Yvon Sondag a généreusement éludé le hérisson de la belgitude. Sud-luxembourgeois d'origine, ce poète - au sens fort du terme - est avant tout citoyen de la planète : il ne risque pas de nous faire échouer dans le régionalisme. L'obstination et la cohérence sont ses qualités majeures. Obstination à «refaire le monde», dans ses livres et par son engagement. Cohérence de son action d'homme et de sa parole d'écrivain : Je n'est pas un autre.
Yvon Sondag est né à Habay-la-Vieille le 6 avril 1934.Humanités gréco-latines - philosophie (deux ans) - théologie (un an) - Formation privée en agrobiologie et développement rural. À partir de 1960, journaliste indépendant. Conjointement, collaboration à des ONG belges de développement. Assistant à l'encadrement de stagiaires Africains et Latino-Américains, accueillis par le Gouvernement belge pour des formations en animation rurale. Dès 1967, plusieurs missions en Amérique latine, parallèlement à la poursuite du journalisme free-lance et aux collaborations demandées par des ONG européennes de développement. À partir de 1979 et jusqu'en 1998, travail de coopérant en Argentine et au Paraguay pour le compte des ONG OXFAM et SCI (Service Civil International) dans des programmes de restitution territoriale et d'accompagnement social en faveur des populations indiennes du Gran Chaco. Ce parcours « engagé » n'a pas empêché l'homme d'action de taquiner la muse, aussi bien par ses improvisations poétiques aux orgues de son église natale, dont il fut un temps le titulaire, qu'au beau milieu des chœurs indiens et des flûtes, ces roseaux chantants de la jungle. Ses premiers recueils poétiques ont débouché sur des récits et des romans inspirés par sa vie aventureuse, notamment À Minuit fut fait un réveil, récompensé par le Prix triennal du Service du Livre luxembourgeois. Son essai Historia oficial para acabar con pueblo, publié aux Ed. CISA (Conseil Indien d'Amérique du Sud), a été adapté en français par le Service du Livre Luxembourgeois sous le titre L'Histoire officielle pour en finir avec un peuple. Un de ses derniers récits, La Terre sans mal, nous relatait une sorte de parcours initiatique de l'Ardenne à la forêt indienne. Dans son essai romancé (un genre littéraire qu'il affectionne), Rumeurs autour d'une crèche, il poursuit sa quête obstinée d'un « nouveau monde » qui ne soit pas le triste eldorado des convoitises conquérantes. Avec Tant va la cruche à l'eau..., publié en 2005, il lance un cri d'alarme au sujet de l'exploitation à outrance des richesses de la planète par la nouvelle oligarchie mondiale. Rentré en Belgique en 1998 avec son épouse indienne et leurs trois enfants, il y poursuit son combat en faveur d'une solidarité Nord - Sud dans le cadre de la Coordination Luxembourgeoise pour la Paix (COLUPA) et diverses activités culturelles, notamment le spectacle poético-politique « Eau... secours ! » dont il est le co-auteur et l'un des interprètes.