Véritable écrin de douceur, de délicatesse, l’album Aux quatre coins du monde est un bijou de plus proposé par l’éditeur Versant Sud. Inscrit à juste titre dans la collection “Les pétoches”, ce deuxième opus de l’autrice et illustratrice Valentine Laffitte est un medium intelligent pour exprimer ce que nous craignons et redoutons… en l’occurrence, un monde qui, littéralement, se dénature. Le sujet est grave, et le ton est donné dès le départ :Depuis toujours, aux quatre coins du monde, tout est en équilibre. Lointains ou proches, nous respirons, nous aimons, nous pensons. Nous vivons. Mais aujourdhui, cette harmonie est devenue fragile.L’album de Valentine Laffitte n’en est pas moins, tant visuellement que textuellement, doux, fin et délicat. Les couleurs harmonieusement…
Valentine LAFFITTE, Grandir, Versant Sud jeunesse, 2022, 32 p., 13,50 €, ISBN : 978-2-930938-57-8Du haut d’un arbre, deux passereaux dodus s’apprêtent à quitter ces contrées où l’automne se dépose avec lenteur : les feuilles, vidées de chlorophylle, revêtent une élégante robe d’un orange craquelant. Près du tronc, Freya, installée sur un drap rose, profite des derniers moments avec « encore un peu de lumière avant les journées grises », tout en contemplation. Lorsque la pluie arrive, armée de crayons et de son imagination agile, la petite fille galope à travers les plaines, s’institue cheffe-sirène, charme les serpents et apprivoise les canaris. « Dans l’obscurité de ses mains », elle active parfois son pouvoir magique de remémoration et se nourrit…
Du haut d’un arbre, deux passereaux dodus s’apprêtent à quitter ces contrées où l’automne se dépose avec lenteur : les feuilles, vidées de chlorophylle, revêtent une élégante robe d’un orange craquelant. Près du tronc, Freya, installée sur un drap rose, profite des derniers moments avec « encore un peu de lumière avant les journées grises », tout en contemplation. Lorsque la pluie arrive, armée de crayons et de son imagination agile, la petite fille galope à travers les plaines, s’institue cheffe-sirène, charme les serpents et apprivoise les canaris. « Dans l’obscurité de ses mains », elle active parfois son pouvoir magique de remémoration et se nourrit alors de souvenirs engrangés pendant l’été : les balades dans des lieux aux rocailles aux mille…