Serge Delaive

PRÉSENTATION
Né en 1965 à Liège où il vit aujourd’hui. Etudes littéraires et journalisme. A exercé divers métiers: enseignant, logisticien, formateur, coordinateur de projets… Père de deux enfants. Fonde et anime avec Karel Logist, Carl Norac et Carino Bucciarelli la revue et les éditions Le Fram. A publié recueils de poèmes et romans, en Belgique comme en France. Photographie aussi. Serge Delaive a reçu le prix Rossel 2009 pour son roman Argentine, publié aux éditions La Différence, et le Prix triennal de Poésie pour son recueil Art farouche.

BIBLIOGRAPHIE


PRIX
  •   Prix triennal de la poésie de la Fédération Wallonie-Bruxelles, 2014-2017 (Art farouche)
  •   Prix Rossel, 2009 (Argentine)
  •   Prix Marcel Thiry, 2007 (Les jours)
  •   Prix Nicole Houssa 1994 de l’Académie de Langue et de Littérature françaises de Belgique pour un recueil inédit


NOS EXPERTS EN PARLENT
Le Carnet et les Instants

Saumon noir, récit très intime et impressionniste, en mots et en images, s’inscrit dans une démarche plus large qu’une publication : il fut présenté dans le cadre de l’édition 2016 de la Trilogie contemporaine, Arts et Métaux. Sur le thème Nous ne sommes rien, soyons tout : récits de mémoire ouvrière[1], elle proposait notamment une exposition consacrée à la mémoire industrielle dans les bassins sidérurgiques de la région liégeoise, à savoir Hoyoux, Seraing, Sclessin, Saint-Nicolas et enfin Herstal, cœur encre et charbon du présent texte.Nous y suivons Serge Delaive, gamin du cru, décidé à frayer poétiquement mais sans fard inutile avec un passé dans une bourgade aux ciels lourds, à retourner aux origines noiraudes, dans cette ville d’acier aux cheminées…


Le Carnet et les Instants

Généralement, c’est austère un recueil de poèmes. Du moins, est-ce ce que beaucoup de lecteurs et lectrices, beaucoup de « dévoreurs de livres » pensent. À tort ou à raison ? On ne tranchera pas ici. Mais il arrive que des recueils proposent, par la bande, tout discrètement, un petit jeu à leurs lecteurs. Ainsi en va-t-il de Latitudes de la dérive. A priori, rien de « jouette » dans ces poèmes répartis en quatre saisons, couvrant, à la manière d’un journal intimiste, une année de la vie de Serge Delaive. On y suit, de poème en poème, les dérives mentales de Serge Delaive aux quatre coins de la planète, du village d’enfance à Tallin en passant par la Grèce, Rotterdam, l’autre côté de l’océan, la Suède, etc. Serge Delaive y croque,…


Le Carnet et les Instants

Le livre est si léger ! Six pages agrafées de cuivre. La couverture bleu nuit est si sobre ! Serge Delaive, Suite irlandaise en quatorze stations, gravés à la rouille en creux, mis en page comme une croix celtique tête en bas. Le coin supérieur droit des pages est coupé rond et pas celui inférieur. En quatrième de couverture, seul le nom de la maison d’édition, Angle mort, c’est tout. Je n’ai pas encore ouvert et je suis déjà ému. C’est tellement épuré que cela atteint son but.Station I : fin septembre Irlande. Station II : À Lisdoonvarna comté de Clare où la pluie bat les vitres / en géographies mobiles, et où j’apprends un mot dans ton regard coalescent. Station III : Le soleil ne jouira pas aujourd’hui / aucune importance pour moi. L’usure lente…


Le Carnet et les Instants

Dans son roman Argentine couronné par le Prix Rossel en 2009, le romancier, poète et photographe Serge Delaive délivre une composition narrative entre rhizomes et puzzles. Ce n’est qu’au fil de la lecture que se rassemblent les fragments de vie de divers personnages — Hernán, Lunus, Juan Serafini, Sofiá, Lucas, Angel — ayant pour toile de fond l’Argentine. Un jeu d’échos se met en place entre la crise économico-socio-politique qui frappa l’Argentine en 2001, entre le chapelet de crises qu’elle  a traversées (1998-2002, 2004…), et les dérives existentielles que subissent les personnages. Lieu des confins, extrême bout austral du monde bordé par la Terre de Feu et l’océan, l’Argentine attire les êtres en quête de sens, ceux et celles qui, comme Lucas partant…


Le Carnet et les Instants

Parlons bien et parlons peu : Meuse fleuve nord est formidable. Capable, si on se laisse aller, si on se laisse bercer par ce long « poème-fleuve », de nous emporter bien loin, tout du long de ses 50 pages et de ses 1284 vers. C’est que Serge Delaive n’a pas ménagé sa peine.

On pourrait croire, à la vue de son titre, que ce livre sera une traversée géographique, un voyage dans un territoire, un espace. Et, d’une certaine manière, il l’est. Dans Meuse fleuve nord, on suit un parcours, depuis la source du fleuve jusqu’à son embouchure. Les noms de villes et villages y sont égrainés. De petites vignettes de quelques vers, extrêmement précises, décrivent les entités évoquées. Il y a aussi une attention à ces lieux de nature, ces friches industrielles,…


Le Carnet et les Instants

Serge DELAIVE, Autour d’un hiver, Bozon2x, 2021, 121 p., 20 €, ISBN : 978-2-931067-09-3Souvent, les ciels sont lisses et pâles.Ils retiennent et dispersent la lumière. Qui ne jouira pas.Accompagné de son ami Aïtor, Serge Delaive sillonne l’hiver 2020 encagé par le deuxième confinement (rebaptisé « seconde venue de l’Insekt »). Armé de son téléphone puis d’un petit reflex, il capture les paysages qu’il traverse dans le froid et les joint à ses mots dans ce recueil Autour d’un hiver. La poésie ici est déambulations en prose, union de l’œil, du sensible et de la pensée.C’est un texte circonscrit par les courbes de la nuit qui tombe toujours plus vite – et que le poète sent gagner sur l’avenir, contagion hivernale.Mon amour…


Le Carnet et les Instants

Ceux qui sont attachés à une conception traditionnelle du roman en réclament une histoire, avec des événements, des personnages et même une intrigue ; un début, une fin discernables et, entre les deux, une progression. Rien de tout cela, ou presque, dans le nouveau roman de Serge Delaive, Nocéan, le premier depuis Argentine (2009) qui obtint le Prix Rossel. L’auteur est certes plus connu pour ses poèmes, une œuvre nombreuse, remarquable. Il demeure poète quand il rédige un roman original comme celui-ci, ne suivant que son propre mouvement, son lyrisme naturel. Poète quand il évoque un homme et une femme, ses personnages, les rencontres, les séparations, la culminance ou la déchirure de l’amour, la passion de la mer, de la ville, du monde.Rien de traditionnellement romanesque…


Le Carnet et les Instants

Serge DELAIVE, Lacunaires, Chat polaire, 2022, 97 p., 15 €, ISBN : 978-2-931028-21-6la lune remplit puis vidangesa panse indifférente dans la distanceet les soleils narguent nos sécheressesvoilà toutPoète et photographe de la lumière et des ombres, Serge Delaive livre dans Lacunaires quatre déclinaisons des états de vie, de mort, d’amour et d’écriture, tous en lutte avec le temps. Son œil hyper-photosensible capture ici des fragments de ce qui est et ne sera plus, de ce qui fut et n’était déjà plus. Cailloux semés sur le chemin de l’espoir au milieu des défaites, comme des traces, des preuves, que l’invisible existe. Comme cet été en Italie (à Barcis Frioul neuf bars / trois cents habitants / allés de bar en bar pas plus loin) qui ouvre le recueil :quand cet…


Le Carnet et les Instants

C’est un objet à la couverture rigide, en papier qui paraît recyclé (mais qui peut-être ne l’est pas), d’une couleur kaki verdâtre et d’un toucher présent, avec une carte routière qui paraît être collée (mais qui peut-être ne l’est pas) d’où se détache un tracé, le fil rouge : « Une ligne capricieuse analogue aux veines céphaliques ou médianes parcourant les membres supérieurs, un serpent déplié dans sa course lente sur une rocaille au soleil à la recherche d’un refuge. » Un titre, Le sable. Le vent, et une origine doubles, Serge Delaive et Philippe Herbet.

C’est un livre qui désarçonne, qui se commence à une extrémité ou l’autre, il suffit de le retourner, au lecteur d’engager sa propre route. À l’intérieur, aucun numéro aux…