Reynolds Hostin est né à Libramont en 1911. Il s’installe très jeune à Ciney, où il restera toute sa vie. Il apprend le métier de menuisier avec son père et se spécialise dans la restauration de meubles anciens.
Durant la guerre de 1940-1945, il est mobilisé puis fait prisonnier. Pour amuser ses compagnons d’infortune, il se met à écrire en wallon.
Revenu au pays, il persévère dans l’écriture. Il contribue à la rubrique Chîjes èt pasquèyes dans l’Avenir, et fréquente les cercles wallons, tout particulièrement les Rèlîs namurwès qu’il intègre en 1959.
Son œuvre est profondément marquée par la guerre et la mort. C’est notamment le cas dans toutes ses pièces de théâtre : Batisse èst mwârt, L’ome, Coeûrs moudris (1960) et son œuvre principale, Nosse gamin (1956), qui aborde sans détours la question du collaborationnisme et de la résistance.
En poésie, sa foi chrétienne se manifeste dans Li Tch’min dol Crwès (1960) qui évoque fidèlement la Passion du Christ. Des thématiques philosophiques et sociales, comme l’isolement, la pauvreté, le respect des anciens, reviennent dans Chovéyes d’astales (1961) et Rukes èt pazias (publié à titre posthume en 2019). Mais c’est son chef-d’œuvre Platenéyes di diâle (composé en 1959 et édité en 1961) qui marque les esprits, car il y dépeint de manière incisive et caustique quelques défauts humains, en usant d’une langue riche et soignée. Il prend un soin tout particulier à reprendre des termes peu usités et rares, en vue d’en assurer la conservation pour la postérité.
En 1963, sa chanson Nos-ôtes lès galants remporte le Grand prix de la chanson wallonne.
Dans les années 1970, il s’efforce de faire œuvre de philologue. Il compose un recueil de proverbes et d’expressions usitées à Ciney : Dès spots èt dès ratournûres d’èmon nos-ôtes (1971) et compose un glossaire du wallon cinacien (1975).
Atteint par une thrombose à la fin des années 1970, sa santé ne lui permet de continuer à écrire ou à travailler sur le wallon.
Il meurt à Ciney en 1982.