Il est certains artistes pour qui la poésie commence là où finit le monde, là où le réel se cabre. Le très jeune poète Quentin Volvert (né en 1997) appartient à cette confrérie. Dans une langue nerveuse privilégiant le grand écart entre les réalités, entre les sensations, il pose dans Ghettos un anti-ghetto textuel, une écriture qui flue comme une électricité des lointains. Par l’exploration des terres de l’enfance, de ce qui en réchappe, il traque les possibilités d’être au monde. La poésie tourne autour des vertiges (vertiges métaphysiques liés aux vertiges existentiels), autour de ce qui fait naufrage ; elle interroge le monde en ses charniers, une planète défigurée par le fracas des guerres. Aucun dolorisme ni carcan asphyxiant du politiquement correct…