Belgique, terre d’aphorismes est l’aboutissement d’un travail d’archéologue, d’orpailleur, d’archiviste littéraire. Pendant de nombreuses années, Michel Delhalle a exploré le champ de fouilles des Lettres belges en quête de trésors de l’esprit nommés aphorismes et classé scrupuleusement ces objets littéraires (parfois, souvent ?) non identifiés. Le but ? Double : les réhabiliter en tant que mode d’expression à part entière ; en démocratiser la compréhension et l’accès.« L’aphorisme, c’est un texte qui s’arrête avant qu’il ne soit trop tard. » (Jean-Philippe Querton).Valoriser, sensibiliser et propager ! L’idée du projet mérite d’être soulignée avec un fil tressé de paillettes d’or…
Bien qu’oscillant entre philosophie et poésie, l’aphoriste n’a rien du sage ni du parfait honnête homme. Les traits qu’il décoche n’ont d’autre cible que lui-même, mais à travers l’ironie de sa féroce autodérision, c’est chacune de nos consciences qui est visée ; ce sont toutes nos valeurs et nos certitudes qui sont percées à jour. Il n’est nul besoin de citer les œuvres immenses bâties avec ce matériau textuel en apparence si friable et qui, cependant, passent parfois mieux à la postérité qu’un pensum. Qui n’a ainsi en tête une formule radicale, une de ces phrases qui dénudent le réel jusqu’à l’os et assurent la survie mentale dans un monde tout d’apparat et de toc ? Un verset de L’Ecclésiaste, une formule de Lichtenberg, une sentence de…