Depuis Comment j’ai vidé la maison de mes parents, l’œuvre de Lydia Flem, écrivaine, photographe et psychanalyste, accompagne nos vies. Nous y (re)venons quand nous avons besoin de reprendre espoir, de croire que l’impasse n’est pas fatale. Que les jours, tout de même, méritent d’être vécus. L’autrice de Paris fantasme écrit en douceur, comme en confidence. Avec une liberté trouvée qui l’autorise à mêler ses mots à ceux de Freud, Casanova…, à la correspondance de ses parents.
L’entretien a eu lieu dans son beau jardin bruxellois, une matinée ensoleillée, au début de l’été. Le ton était amical, introspectif, tantôt souriant, tantôt inquiet. Nous accompagnaient ce jour-là ce que cet article ne pourra rendre : le chant des oiseaux…
La rue Férou est une petite rue parisienne, d’une dizaine d’immeubles à peine. Elle va de la Place Saint-Sulpice au Jardin du Luxembourg. Sise aux confins de Saint-Germain-des-Prés métamorphosé en marché du luxe, elle échappe à la marchandisation et au tourisme international, bien que les roulettes des valises des voyageurs Airbnb y résonnent parfois. Travaillée par des questions existentielles (« Qu’est-ce qui donne le sentiment d’être chez soi quelque part ? D’habiter tout à la fois son corps, sa maison et le monde ? »), Lydia Flem, auteure de l’inoubliable Comment j’ai vidé la maison de mes parents, dans son dernier livre, Paris Fantasme, consacre à cette venelle une réflexive et inventive promenade historico-littéraire.Cinq cents pages pour cinq cents…
On mesure toute la nouveauté de La vie quotidienne de Freud et de ses patients à l’occasion de sa réédition plus de trente ans après sa parution. À une époque où les études psychanalytiques étaient placées sous le signe de la théorisation, où l’œuvre lacanienne, son « retour à Freud », imposait sa puissance, ses réorientations —structuralisme, topologie… —, la psychanalyste Lydia Flem fraie une nouvelle approche de l’inventeur de la psychanalyse, de ses avancées conceptuelles, de ses patients, de son époque.Replongeant la généalogie de la psychanalyse dans le contexte viennois de la fin du XIXème siècle, Lydia Flem réancre les conquêtes théoriques dans la pâte sensible de l’existence de Freud. S’arracher, comme le fit Freud, à la science de son…
Je me souviens d’un précédent livre de Lydia Flem, Comment j’ai vidé la maison de mes parents.Je me souviens que je l’avais beaucoup aimé, moi qui ne sais me séparer de rien.J’ai souri en lisant les premiers souvenirs évoqués dans ce Je me souviens de l’imperméable rouge que je portais l’été de mes vingt ans qui ouvre la boîte de Pandore.J’ai été interloquée quand j’ai feuilleté le bouquin.J’ai continué en me disant que ça ne pouvait pas me faire de tort.Assez vite, j’ai commencé à jouer au petit jeu du « Tiens, moi aussi » ou du « Ah, moi pas ».Au 62, je me suis dit « Heureusement, il y a prescription ».Au 89, le bonheur de retrouver la bonne vieille combinaison (toute une époque !).J’ai bien aimé passer du « Je n’ai rien à me…
Et les modernes?
– Je crois qu’il n’y en a encore jamais eu de modernes. Peut-être un peu Freud, peut-être ! ou bien Rembrandt. (Jean-Pierre Léaud pour Godard)
A l’orée du XXe siècle, un homme a découvert une terra incognita.dont les horizons étaient si vagues qu’au moins pouvait-on imaginer qu’elle serait immense. Là pourtant n’était pas le plus impressionnant. Ce qui l’était davantage, et qui en a fondé la modernité, c’était l’invention, par le même homme, d’une méthode d’exploration originale. Devant la découverte de l’inconscient, la psychanalyse s’est élaborée ainsi par le travail du seul Sigmund Freud.
Or, toute entreprise vraiment novatrice ne peut être décrite qu’au moyen d’analogies et de métaphores. Freud…
Lorsque nous l’avions rencontrée à l’occasion de la parution de Paris fantasme (Le Carnet et les Instants n°209), Lydia Flem nous avait rappelé que même si cela n’apparaissait pas à la majorité de ses lecteurs, les sciences humaines avaient été ses « balises depuis toujours ». En parallèle de sa carrière d’écrivaine, de psychanalyste et de photographe, elle a publié de nombreux articles, entre autres dans Le genre humain, dirigée par Maurice Olender, également à la conduite de la réputée collection « La Librairie du XXIe siècle », aux éditions du Seuil, où elle a publié la quasi-totalité de ses livres, dont son inoubliable trilogie familiale (Comment j’ai vidé la maison de mes parents, Lettres d’amour en héritage et Comment je me suis séparée de…
On a tourné la page, on dit souvent cela, ou il faut dire cela, on a tourné la page, après la disparition d’un être cher, quand la vie a repris ses fonctions, plus ou moins comme avant. On a tourné la page peut-être, ou plutôt une page, plusieurs, plusieurs sûrement, mais jamais on n’a refermé le livre. On a continué, on continue et on continuera à vivre avec nos disparu·es. À s’en souvenir. À les aimer. À inventer « des liens féconds » avec eux. Au point d’en être métamorphosé·e. Le don des morts, avait titré un de ses livres Danièle Sallenave.Peu de celles et de ceux qui ont lu Comment j’ai vidé la maison de mes parents de Lydia Flem, paru sous une couverture bleu lavande en 2004 aux éditions du Seuil, dans la collection « La librairie du XXIe siècle »,…