Comme l’année dernière, Lettres Numériques participe à la campagne « Lisez-vous le belge ? » organisée par le PILEn du 1er novembre au 6 décembre. Dans ce cadre, par le biais de l’interview de quatre auteurs et autrices, Lettres Numériques souhaite mettre en avant le livre belge francophone décliné sur des supports « inattendus » et transmédias. Aujourd’hui nous nous entretenons avec Jérôme Poloczek, auteur du recueil de poésie Presque poèmes.
Lettres Numériques : En tant que poète belge, pourriez-vous nous décrire votre parcours ?
Jérôme Poloczek : On m’a proposé de rejoindre le comité éditorial d’une revue appelée Écritures et j’ai accepté. À 23 ans,…
Le minimalisme faussement naïf de Poloczek nous avait ravis dans un précédent livre paru en 2018 aux éditions de L’arbre à paroles sous le titre étrange Autubiographie. Une forme d’expérience biographique sous le signe du tutoiement avec lui-même et donc avec chacun, un work in progress biographique global en somme pour cet auteur qui est aussi plasticien et performeur.Avec ce nouveau recueil à la conception graphique originale, au format A6 (petit poche), à la couverture jaune éclatant qui contient dans le rabat intérieur deux dessins crayonnés, l’objet se fait l’écrin parfait au texte expérimental que nous propose l’auteur. Avec l’économie de moyens qui caractérise sa langue, Jérôme Poloczek poursuit ici son exploration du corps social en déplacement constant.…
Jérôme Poloczek est un monsieur comme tout le monde. Jérôme Poloczek aime et s’endort, se prépare à manger, boit des quantités de verres d’eau, jalouse, se sent humble, scrute son corps, les minuscules changements de son corps, se pose des questions quant au fait de vieillir, habite un appartement qui est son appartement ou un appartement qui n’est pas son appartement, ressent des fois de la joie des fois de la crainte, s’endort seul ou avec quelqu’un, a des amis et des amies, sait que plus tard son cœur et son corps connaîtront des épreuves. Bref, Jérôme Poloczek fait l’expérience du monde, de la vie dans le monde, et nous la rapporte dans une Autubiographie pince-sans-rire, faussement naïve, faussement douce, mais percutante.Un son est sorti.…
Fin 2017, Jérôme Poloczek publie cinq opuscules, cinq « jeux » pour ces lecteurs et lectrices. Mi-2018, je lis et je relis ces opuscules et je pense : Tu désires écrire ? Tu n’es pas le seul. Pas la seule. D’autres l’ont fait avant toi. Il y a des millénaires parfois. D’autres le font autour de toi. Pose-toi la question : Pourquoi écrire ? Pourquoi ajouter un texte, un livre, à la masse d’écrits déjà existants ? Tu le sais : Les mots des autres disent ou ont dit les choses mieux que tu ne sauras jamais le faire. Alors pourquoi ne pas reprendre ? Copier ? Piller ? Dire ce que tu avais à dire mais à travers les mots des autres ? Pourquoi ne pas considérer l’écriture comme un vaste geste anthropophage en somme ?Les opuscules de Poloczek…
Avec Presque poèmes, Jérôme Poloczek délivre une poésie simple, qui voilà, restera là, à portée de main. Un livre à peine plus large que la paume de ma main, un recueil de 99 courts poèmes, des instants, des images tissées de mots.
Un coup d’œil sur une page et un sourire se dessine à mes lèvres. De l’anecdotique, du banal, du général, du petit et du grand qui se retrouvent liés dans la liberté d’un style qui commente le monde. Jérôme Poloczek a un regard qui s’émerveille, et des détails du quotidien bourgeonnent des textes sincères, familiers.
« un sac plastique monte
pourquoi on le regarde ?
parce qu’on dirait une méduse ?
c’est ça
il rend l’air aquatique »
Il est difficile de résumer une œuvre…