Ressaisir la cohérence, la puissance d’une œuvre, l’arracher aux malentendus durables qui n’ont cessé de la recouvrir, dissiper les lectures paresseuses dont elle est prisonnière : c’est à l’aune de ces trois ambitions que se tient l’essai que Jérôme Michel consacre à Simon Leys. Sinologue, historien de la peinture et de la calligraphie chinoises, traducteur de Confucius, Shitao, Lu Xun, Shen Fu, Pierre Ryckmans bouleverse le paysage intellectuel lorsque, en 1971, il publie sous le pseudonyme de Simon Leys, Les habits neufs du président Mao. Chronique dénonçant la tragédie de la Révolution culturelle, s’inscrivant à contre-courant du maoïsme en France, cet essai (publié par Champ Libre, l’éditeur de Guy Debord) retentit comme une bombe. Comme l’analyse finement…