Sous le titre intrigant Perception de Delvaux, une nouvelle de Jean Jauniaux imagine une rencontre touchante, un jour d’été, dans le musée de Saint-Idesbald consacré au peintre.Le narrateur, l’autocariste qui a conduit un groupe de touristes japonais de Bruges à Gand, puis jusqu’à Saint-Idesbald, et l’accompagne dans sa visite, remarque une jeune fille qui s’attarde devant chaque tableau, laissant s’éloigner ses compagnons de voyage avec leur guide jacassant, absorbée par sa contemplation fervente.Une conversation s’engage.Yuri raconte qu’elle étudie l’histoire de l’art à Tokyo, et envisage de consacrer sa thèse à Paul Delvaux : elle voudrait montrer les rapprochements qui l’ont frappée entre les femmes peintes par l’artiste et celles figurant dans les…
Nouvelles, souvenirs, évocations : les textes de Jean Jauniaux, réunis sous le titre Belgiques, égrènent sentiments, impressions, humeurs, couleurs.On participe à l’exaltante, foisonnante préparation d’une série d’émissions historiques consacrées à la Révolution de 1830 dont la télévision entendait commémorer, en septembre 1980, les cent cinquante ans. Épisode décisif dans la vie de Jean Jauniaux, fraîchement sorti de l’INSAS, que l’un de ses professeurs lance dans cette aventure. « C’est là que surgit dans ma vie le miracle de la Révolution de 1830. » L’horizon s’ouvre et, avec lui, la chance de pouvoir rencontrer – et collaborer avec – des personnalités tels Jacques Cogniaux, Jacques Brédael, Armand Bachelier… Un premier contrat d’emploi s’apparentait…
Jean JAUNIAUX, L’ivresse des livres, Préface de Jacques De Decker, Zellige, coll. “Vents du Nord”, 2020, 160 p., 16 €, ISBN : 978-2-9147-7394-2Parler du livre aujourd’hui semble un passage obligé pour celles et ceux qui en ont été nourris à l’âge des grandes constructions, cela revient souvent à évoquer une biodiversité de l’esprit qui se traduit souvent en termes d’ « ensauvagement »… Cet acte de lire si simple apparemment mais si éminemment complexe et périlleux serait de l’ordre de la fureur (nous y sommes actuellement en Fédération Wallonie-Bruxelles), du plaisir permanent, du jouir à pleines pages.Ça nous a toujours semblé aller vite en besogne, mais il nous faut des drapeaux, des signes de ralliement, des punchlines pour passer…
Julos Beaucarne a pris son vélo pour l’arc-en-ciel et ses longs cheveux blancs font désormais au firmament, un filamenteux et élégant nuage. Le poète a inspiré et coloré plusieurs générations de son lumineux sourire. Le voici s’éparpillant pour toujours, disséminé à jamais dans autant de cœurs qu’il eut d’auditeurs, de lecteurs, de spectateurs. Auteur à la hauteur de Carême ou Prévert, il fit encore récemment sous la plume de Jean Jauniaux le sujet de la collection « L’article » aux Éditions Lamiroy.Sans surprise, c’est la proximité qui va sauter aux souvenirs de tous ceux qui l’ont rencontré : Julos est décidément un intime comme le troubadour a pu généreusement l’être avec tous ses interlocuteurs, toute sa vie. Un amour mutuel, l’un pour l’artiste…
Depuis la parution de son premier recueil de nouvelles, Le pavillon des douanes (2006), Jean Jauniaux trace souvent son chemin dans le sable de la côte belge, avec une prédilection pour Saint-Idesbald, la station balnéaire où Paul Delvaux avait élu domicile. Si l’essentiel de son nouveau roman s’y déroule, c’est à Bruxelles qu’il débute, au bord du canal. C’est là que Barthélémy, enseignant de son état, vient trouver la paix lorsqu’il quitte à bout de souffle ses élèves et qu’il pose le regard sur les quelques bateaux qui y sont amarrés. Donner cours lui pèse désormais, à tel point qu’il se surprend à détester les jeunes qui sont en face de lui et qui lui donnent envie de s’enfuir vers d’autres horizons.Depuis quelques temps, il a repéré un bateau,…