Jacques Sternberg   1923 - 2006

PRÉSENTATION
Né en 1923 à Anvers d’un père d’origine polonaise, Jacques Sternberg s’adonne à l’écriture dès l’âge de dix-neuf ans. Considéré comme l’auteur de nouvelles en langue française le plus prolifique du siècle dernier, l’écrivain belge signe en effet plus de 1500 textes courts parmi lesquels les Contes glacés (1974), 188 Contes à régler (1988) ou Si loin de nulle part (1998). Également romancier, essayiste et dramaturge, il est lauréat du Grand Prix de l’humour noir Xavier Forneret pour L’Employé en 1961 et du prix Thyde Monnier de la Société des Gens de lettres pour l’ensemble de son œuvre en 1986. Jacques Sternberg a par ailleurs réalisé le scénario du film d’Alain Resnais, Je t’aime, je t’aime (1968). Il a joué dans quelques films dont La Chute d’un corps, de Michel Polac et a dirigé la collection « Humour secret » chez Julliard entre 1963 et 1967. L’infatigable écrivain voue également une grande passion aux chats et à la mer. Il s’éteint en 2006 à Paris.
PORTRAITS ET ENTRETIENS
Le Carnet et les Instants


 « Plus il écrit court et plus il en dit long », dit un jour Jean-Baptiste Baronian de Jacques Sternberg. L’auteur d’Un jour ouvrable est doublement présent ce trimestre dans les vitrines des libraires. Tandis que Folio publie une édition revue des 188 contes à régler, un choix de Contes glacés parait chez Labor dans la collection « Espace Nord Junior ». Nous l’avons rencontré lors de sa récente escale à Bruxelles.




La géométrie dans la conversation. Un entretien avec Jacques Sternberg ressemble à une promenade en dériveur, aux labyrinthes dans lesquels ses personnages s’égarent sans retour. Une anecdote à peine ébauchée donne lieu à deux digressions…

PRIX
  •   Prix Thyde Monnier de la Société des Gens de lettres (pour l’ensemble de son œuvre), 1986
  •   Grand Prix de l’humour noir Xavier Forneret, 1961 (L’employé)
DOCUMENT(S) ASSOCIÉ(S)
NOS EXPERTS EN PARLENT
Le Carnet et les Instants

Jacques STERNBERG, L’employé, Postface de Jacques Carion, Impressions nouvelles, coll. « Espace Nord », 2020, 195 p., 8,5 €, ISBN : 978-2-87568-538-4Attention lecteur, attention lectrice, si vous découvrez Sternberg avec ce livre, vous allez vivre une expérience-limite. Laissez toute rationalité au placard et embarquez dans le non-sens à la belge de cet auteur hors normes. Publié en 1958 aux éditions de Minuit, le roman L’employé garde une sacrée modernité comme tout OLNI (Objet Littéraire Non Identifié) ! Ajoutons à cette entrée en matière que Jacques Sternberg (1923-2006) est parvenu à écrire un roman quasiment sans aventure, car l’aventure qu’il nous propose, c’est celle du texte, du rapport qu’il entretient avec la mise en mots du réel. Il en explose…


Le Carnet et les Instants

Si Félix Fénéon inventa le concept des « nouvelles en trois lignes », manière de rubrique des chiens écrasés surcompressée, Jacques Sternberg a quant à lui anticipé le « conte-SMS ». C’est du moins Éric Dejaeger qui nous en convainc, dans sa présentation du recueil Divers faits.Jacques Sternberg se redécouvre sans fin tant son œuvre est foisonnante, à tel point que dans son cas, il ne serait peut-être pas hasardeux d’oser le néologisme d’« hyperographe ». Sa production effrénée peut bien sûr s’expliquer par des raisons sociologiques (une ambition de conquérir le champ littéraire parisien) et est d’autant plus admirable qu’elle prend place dans un quotidien âpre, Sternberg s’étant épuisé en boulots abrutissants pour assurer la subsistance de…