Hedwige Jeanmart nous revient quatre ans après son Prix Rossel. Blanès , premier roman au décalage subtil, se glissait sous le haut-patronage de Roberto Bolaño. Eva, en plein deuil d’une relation arrachée de façon abrupte, y croisait d’énigmatiques aficionados de l’auteur chilien et tentait de redonner du sens à sa vie.Ici, dès l’entame, Hedwige Jeanmart s’assure de créer un climat qui crisse, des lignes à l’inquiétude tangible et de nous prendre à rebrousse-poil du récit. Nous y suivrons donc d’abord Blanche, transbahutant depuis quelques années un irritant caillou mental, et presqu’agacée par sa propre démarche: « Elle n’est pas sûre qu’elle aimerait qu’on fasse ça avec sa vie à elle, aller voir, s’imaginer des choses. C’est un peu comme…