Georges Sion   1913 - 2001

PRÉSENTATION
Né à Binche, le 7 décembre 1913, Georges Sion est en réalité Ardennais, originaire de Rochefort où, enfant, il passera toutes ses vacances. Des raisons professionnelles ont amené son père à résider à Binche puis à gagner Charleroi où la famille s'installe et où Georges. Nouvelle étape : Bruxelles. Humanités au Collège Saint-Michel; études de droit à Saint-Louis puis à l'Université de Louvain. Parution de ses premiers articles dans La Parole universitaire, revue fondée par Gérald Bertot (le futur Thomas Owen). Docteur en droit (1936), dégagé du service militaire, Georges Sion entre à La Revue belge que dirige Pierre Goemaere. Il y succède, en tant que secrétaire de rédaction, à Marcel Lobet qu'il remplacera plus tard à La Nation belge puis au journal Le Soir (cf. Choix de textes, p. 20-22).Mai 1940 : La Revue belge cesse de paraître. Durant toute la guerre, Georges Sion suspend lui aussi ses activités de journaliste. Il les reprend en 1945 et les poursuit jusqu'à aujourd'hui : critique littéraire et théâtrale; chroniques, reportages; critique musicale et chorégraphique, car il est passionné de musique et d'opéra. Secrétaire de rédaction de La Revue générale belge en 1946, collaborateur occasionnel ou régulier de divers périodiques et de quotidiens comme La Libre Belgique (chroniques de ses voyages au Congo), La Nation belge (un «rez-de-chaussée» littéraire et «un livre par jour»), Le Soir où il entre en 1970. Actuellement, il y publie régulièrement «Le Carnet de Georges Sion», de même qu'il tient une double chronique dans La Revue générale dont il est codirecteur.Mais revenons-en aux années 40. Georges Sion travaille aux éditions Goemaere. Et il écrit. Le 17 mars 1943, une troupe que dirige le jeune Claude Etienne joue pour la première fois : elle crée, au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles, la première pièce de Georges Sion, La matrone d'Ephèse, une comédie conçue «comme du rire sous du soleil» (40 années du Rideau de Bruxelles, Palais des Beaux-Arts de Bruxelles, 17 mars 1983, p. 22. ) et qui emprunte son sujet à Jean de La Fontaine, lequel l'avait trouvé chez Pétrone. (...)C'est le Rideau de Bruxelles qui crée presque toutes les pièces de Georges Sion : Charles le Téméraire en mars 1944; Cher Gonzague! en janvier 1947; Le voyageur de Forceloup en avril 1951; La malle de Pamela en octobre 1955; Marie de Nivelles, mystère représenté dans la collégiale de Nivelles, en juin 1963. De plus, le Rideau interprète plusieurs pièces étrangères dans l'adaptation française de Sion, notamment Antoine et Cléopâtre de Shakespeare. Deux pièces de Georges Sion sont créées par d'autres théâtres : La princesse de Chine par le Théâtre National, en janvier 1951, et Cléopâtre ou l'ultime amour par le Théâtre de l'Esprit frappeur, en mai 1982 (en même temps que trois autres pièces sur le thème de Cléopâtre).En outre, Sion écrit en collaboration avec Henry Soumagne L'arbre de la liberté, un spectacle où l'on rencontrait les 600 Franchimontois ou Joseph II chez le prince de Ligne, Charles-Quint prenant congé de Bruxelles ou le bal de Waterloo (préface de Georges Sion in Henry Soumagne, L'autre Messie. Madame Marie, Académie royale de Langue et de Littérature françaises, collection Poésie Théâtre, Bruxelles, 1990, page 11. ) : pièce demandée par le Théâtre du Parc pour saluer la Libération et créée le 10 avril 1945.Journaliste, auteur dramatique, Georges Sion publie également des essais. En 1944, paraît chez Casterman Le théâtre français d'entre-deux-guerres, un volume d'une centaine de pages où les dramaturges sont classés par «familles» : théâtre d'amour, de satire, d'histoire, de foi... La conversation française, dans la collection «Bien écrire et bien parler» des éditions Baude. (...)Autre aspect de l'essayiste : des ouvrages qui tiennent de la chronique et du reportage, des portraits de villes et de pays. Devenu grand voyageur S par hasard, dit-il S toujours prêt à partir et aimant rentrer, Georges Sion est allé au Québec, aux États-Unis, au Mexique, en Amérique du Sud, au Proche-Orient, en Asie Centrale, au Maghreb, en Afrique noire. Il a participé à quantité de congrès S du PEN Club international, de l'Institut international du Théâtre... Il a parcouru l'Europe, a connu la Vienne du Troisième homme comme il a visité le Congo colonial. C'est d'ailleurs là qu'a débuté son expérience de voyageur. En 1949, le Rideau de Bruxelles est invité au Congo : la troupe, pas les auteurs. Georges Sion décide d'accompagner à ses frais. Il se rend à La Libre Belgique (le directeur est Paul Jourdain) pour y proposer des chroniques. L'accord est donné. Sion fera en tout trois voyages au Congo. Les chroniques seront plus tard rassemblées en volume sous le titre de Voyages aux 4 coins du Congo (éditions Goemaere). Puisque chacun a son Amérique (même éditeur), conçu dans un esprit similaire de découverte et de contact, fait le portrait d'une Amérique «brillante, prospère, vulnérable», celle surtout du théâtre, de la télévision et de l'édition.Écrire des livres et des articles, faire jouer ses pièces, donner des conférences en Belgique et dans le monde : là ne s'arrêtent pas les moyens de communiquer qu'utilise Georges Sion. Il exerce également, et pendant près de trente ans, le métier de professeur. Il enseigne l'histoire du théâtre au Conservatoire royal de Mons (de 1951 à 1965), à l'Institut des Arts de Diffusion (de 1959 à 1969) et au Conservatoire royal de Bruxelles (de 1966 à 1978). (...)En 1962, Georges Sion est élu à l'Académie royale de Langue et de Littérature françaises (au fauteuil de Luc Hommel). Il succède à Marcel Thiry comme secrétaire perpétuel de l'Académie à partir de 1972 et le reste jusqu'en 1988 (ce poste est alors confié à Jean Tordeur). En 1975, Georges Sion est élu à l'Académie Goncourt. Il devient président du PEN Club francophone de Belgique en 1985, à la mort de Carlos de Radzitzky. Le Roi lui confère le titre de baron en 1989.On trouvera une chronologie précise et détaillée de la vie de Georges Sion dans le volume de son Théâtre, paru chez Duculot en 1989.
PRIX